La chanteuse Emmy Destinn : la gloire et la solitude
Vous vous demandez peut-être, quel est le rapport entre Emilie Kittlova alias Emmy Destinn et la fête du 28 octobre ?... En 1918, la chanteuse avait 40 ans et elle était au sommet de la gloire. Au début du siècle, elle se faisait applaudir à Paris, au Châtelet, mais aussi à Berlin, à Hambourg, à Zurich, à Vienne et, bien sûr, à Covent Garden à Londres et au Metropolitan Opera de New York. Mais la meilleure soprano au monde de l'époque tenait beaucoup à sa patrie, à son public tchèque. Monter sur la scène du Théâtre national de Prague, dont les chefs n'ont reconnu son talent exceptionnel qu'après ses succès internationaux, était pour elle la plus grande joie. Et alors, en 1918, Emmy Destinn est aussi avide de la liberté que son public : quand elle chante, elle est toujours en écharpe en couleurs nationales... Même dans sa vie privée, Emmy Destinn était une grande patriote. Elle avait des foules d'admirateurs, parmi eux, le fameux ténor italien, Enrico Caruso, avec qui elle chantait à Londres et à New York, et aussi le compositeur Giacomo Puccini. Emmy, qui n'a jamais voulu vivre avec un étranger a, finalement, épousé un pilote tchèque, beaucoup plus jeune qu'elle. Mais cette liaison n'était pas heureuse... Emmy Destinn est morte en 1930, à 52 ans seulement, à l'écart de la société, un peu oubliée par son public. C'est n'est qu'après sa mort, que l'on a redécouvert son talent, que l'on s'est intéressé à sa personnalité, à son destin mouvementé, à son caractère mystérieux et extravagant, que l'on a écrit des livres et tourné des films sur sa vie et sa carrière. Ecoutons maintenant Emmy Destinn dans l'un de ses rôles préférés, Carmen...