La chimiste Magdalena Bendová : « Nous manquons surtout de soutien moral de l’Etat »
Deuxième partie aujourd’hui de l’entretien avec la chercheuse tchèque Magdalena Bendová que nous avons rencontrée à l’Académie des sciences, à Prague, à l’occasion de l’inauguration de L’Année internationale de la chimie. Magdalena Bendová mène des recherches en thermodynamique à l’Institut des procédés chimiques de l’Académie des sciences. Elle nous donne plus de détails sur la collaboration de l’Institut avec ses partenaires français.
D’après vous, la chimie tchèque a donc une certaine renommé en France ?
« Je pense que oui, du moins dans le domaine de la thermodynamique. L’Institut de chimie technologique (VŠCHT), notre plus grande université chimique, a de très bonnes relations avec l’Université Blaise Pascal à Clermont-Ferrand où travaille également, depuis plusieurs années, notre collègue Vladimír Majer. Nous avons une très bonne renommée auprès de cette institution, étant donné que de nombreux étudiants qui y sont admis en thèse de doctorat ou en stage de doctorat pour quelques mois ou encore pour des stages de post-doctorat. »
Le public entend souvent parler du sous-financement la science tchèque. Vous, personnellement, vous ressentez ce manque de moyens financiers dans votre travail ?
« On nous pose souvent cette question. Vous savez, il n’y a jamais assez d’argent pour la science. Ce qui nous manque surtout, c’est le soutien de la part du gouvernement. Nous avons tous accès aux fonds européens, donc l’argent n’est pas notre premier souci. Ce qui nous manque, c’est le soutien moral de l’Etat. Vous voyez que même la santé n’est pas la priorité du gouvernement, alors que tout le monde a besoin d’un médecin. Mais, a priori, personne n’a besoin d’un scientifique… Les ministres concernés déclarent par exemple qu’il faut s’occuper plus des sciences appliquées que de la science de base. C’est cela qu’il faut changer. »