La coalition censée bientôt être au pouvoir ne veut ni confinement ni fermeture générale d’écoles
Les cinq partis appelés à prendre les rênes du prochain gouvernement ont présenté mercredi leur stratégie de lutte contre l’épidémie. Intitulé « Vivre avec le Covid – librement et de manière responsable ! », le document publié ne prévoit ni confinement ni fermeture générale d’écoles et n’envisage pas de rendre la vaccination obligatoire.
« Le Covid va rester et nous devons nous apprendre à vivre avec lui et à maîtriser la situation », « Il est évident que la vague à laquelle nous faisons face actuellement ne peut être stoppée » : lors de la conférence de presse de ce mercredi matin, Petr Fiala, le Premier ministre désigné, semblait plutôt résigné.
Censé être officiellement nommé Premier ministre ce vendredi par le Chef de l’Etat, le leader du parti conservateur ODS a présenté la stratégie commune à tous les partenaires de sa coalition et ce que les médias locaux en retiennent est d’abord l’affirmation que « les écoles ne seront pas fermées à l’échelle nationale ». Soulagement du côté des parents d’élèves, même si la fermeture de classes et d’écoles reste tout à fait d’actualité, au cas par cas et à l’échelle régionale.
En revanche, il est proposé dans ce document d’avancer de quelques jours les vacances scolaires, qui devraient donc commencer à partir de la fin des cours vendredi 17 décembre.
Les cinq partis appelés à gouverner semblent s’entendre sur le fait de ne pas rendre la vaccination obligatoire, alors que le conseil scientifique du gouvernement sortant recommande ce caractère obligatoire pour les + de 60 ans.
Petr Fiala estime par ailleurs que les tests PCR doivent être maintenus comme un élément essentiel de la lutte contre la propagation du virus. Le gouvernement démissionnaire a retiré les tests PCR de l’actuel pass sanitaire en Tchéquie, où seul le vaccin ou la preuve d’un covid récent donnent accès aux services et aux bars ou restaurants.
La République tchèque est à l’échelle mondiale en tête des classements relatifs au taux d’incidence, avec trois autres pays de la région : l’Autriche, la Slovénie et la Slovaquie.
Pourtant, le ton employé et le contenu des annonces sont bien différents entre ces pays, avec un confinement et la vaccination obligatoire côté autrichien et un discours très remarqué de la présidente slovaque Zuzana Čaputová mardi à la sortie d’un hôpital de Bratislava.
Reste que la Tchéquie est toujours dans une phase de transition politique, avec un nouveau gouvernement qui tarde à être nommé par un président de la République qui devrait sortir jeudi de l’hôpital et qui continue de poser ses conditions.
Cela pourrait encore durer plusieurs jours, voire plusieurs semaines, et ce flottement au sommet de l’Etat est d’autant plus critiqué par les pourfendeurs de M. Zeman que le pays a déjà eu beaucoup de mal à faire face aux précédentes vagues de l’épidémie, avec un record peu enviable du nombre de ministres de la Santé depuis les premiers cas de Covid dépistés en Tchéquie.
Quant au Premier ministre démissionnaire, Andrej Babiš, il vient d'annoncer mercredi midi que son gouvernement renforcerait vendredi les mesures sanitaires en vigueur.