La coalition gouvernementale tremble mais ne tombe pas
De retour à Prague après un voyage de deux jours en France, le Premier ministre Stanislav Gross doit s'employer à remettre de l'ordre au sein de la coalition que forme son parti avec des formations plus petites, mais dont les ambitions ne font que croître à mesure que les élections législatives approchent.
Il faut dire qu'à Prague, ses partenaires de la coalition, le chef du parti chrétien-démocrate (KDU-CSL), Miroslav Kalousek, en tête, ont profité de son absence pour gesticuler et fragiliser encore davantage la position du Premier ministre. Une position bien inconfortable puisqu'on lui reproche non seulement de ne pas être clair sur ses créanciers mais aussi d'avoir une épouse décidément très entreprenante. Sarka Grossova, que l'on prenait il y a quelques temps encore pour la serveuse de la cafétéria de la Chambre des députés où son futur Premier ministre de mari l'avait rencontrée, semble être finalement douée d'un sens des affaires qui en étonne plus d'un.
Miroslav Kalousek, lui aussi accusé pendant un temps de cacher l'origine des fonds qui lui ont permis d'acheter sa maison, a donc décidé de montrer sa force et menacé de ne plus soutenir la coalition actuelle si le chef du grouvernement ne faisait pas la lumière sur ses finances et si sa moitié ne cessait ses activités pour le moins controversées. « Si quelqu'un veut se retirer du gouvernement, alors qu'il s'en aille, ce n'est pas un souci, rien ne changera », a indiqué le Premier ministre, avant de promettre quand même que son épouse mettrait un terme à ses activités.Le parti chrétien-démocrate, que l'on dit déjà en train de se préparer à former la prochaine coalition avec la droite conservatrice de l'ODS, s'en satisfera, apparemment, pour l'instant. Et l'ODS dans tout ça ? Les commentateurs s'accordent pour dire que les cadres du parti restent relativement discrets, et ce n'est que timidement que sont formulés des appels à des élections législatives anticipées. Rappelons ici que le parti du président Klaus, au plus haut dans les sondages, rejette la Constitution européenne et qu'une telle campagne serait peut-être plus difficile à mener s'il était au pouvoir. En tout cas, les bookmakers tchèques ne s'y sont pas trompés : ils ne sont pas nombreux à miser sur des élections anticipées...