La Cour constitutionnelle souhaite que la garde partagée devienne la règle et non plus l’exception
Avis entériné sur la garde alternée : la Cour constitutionnelle a rendu, jeudi, deux verdicts allant dans le sens d’un renforcement de la garde alternée dans le cas où les deux parents sont jugés capables de s’occuper de leur enfant, et ce même si leurs domiciles sont éloignés. Les juges ont en effet considéré que ce mode de garde devait être privilégié à l’avenir, car il constitue la meilleure solution pour que la mère et le père puissent prendre part de manière égale à l’éducation de leur progéniture. La Cour précise néanmoins qu’il est important de prendre en compte l’avis de l’enfant concerné avant de prendre une telle décision.
Néanmoins, le pédopsychiatre insiste sur le besoin de maintenir une entente cordiale entre les deux parents si ce mode de garde est retenu :
« La pire chose qui puisse arriver pour un enfant est qu’il vive dans deux mondes ennemis. C’est le cas par exemple pour des enfants qui vivent une semaine chez leur père et qui ne peuvent pas appeler leur mère ou qui habitent chez leur mère et sont coupés de tout contact avec leur père ou qui ne peuvent même pas parler en bien de l’autre parent. Ce sont les enfants qui sont les plus touchés après un divorce. »
Cette récente décision de la Cour constitutionnelle va à l’encontre de la tendance en cours dans d’autres pays comme la France qui jugent cette option trop contraignante et mal adaptée aux besoins de l’enfant. Même si ce type de garde est en progression d’après le dernier rapport du ministère de la Justice français avec 17% en 2012 contre 10% en 2003, le sujet continue à faire polémique dans le cadre des discussions sur le projet de la loi sur la famille du gouvernement censé être adoptée avant l’été. En effet, malgré la pression du mouvement des pères, qui s’était illustré l’année dernière en occupant des grues à Nantes ou encore devant le ministère de la Justice à Paris pour dénoncer la domination des femmes en ce qui concerne la garde des enfants au moment du divorce, le projet de loi est confronté aux vives critiques des professionnels de l’enfance et des juristes qui craignent que la généralisation de la garde alternée soit néfaste et mal adaptée à une époque marquée par une grande mobilité.
Reste à savoir si les jugements rendus par la Cour constitutionnelle tchèque auront des répercussions rapides dans un pays comme la République tchèque où l’éducation des enfants reste encore, en grande majorité, le monopole des mères.