La création de la «police politique»
Depuis l'année dernière, une police spéciale travaille en République tchèque.
Cette police dite politique a été créée en catimini au ministère de l'Intérieur par le président de police, Jiri Kolar. Elle a plusieurs objectifs : enquêter sur les activités de certains groupes de la population, dont en premier lieu les représentants politiques et les responsables de l'administration nationale. Députés, sénateurs, ministres, gouverneurs régionaux, membres du conseil bancaire de la Banque nationale tchèque, juges, représentants du ministère public, employés de l'Inspection du ministère de l'Intérieur mais aussi les membres du Conseil audiovisuel peuvent devenir la cible de la police VIP. Cela, au cas seulement où ces derniers seraient suspectés de graves actes criminels, dont le crime contre la République, le crime contre l'humanités, les crimes de guerre et les crimes commis à l'étranger par les responsables jouissant de l'immunité diplomatique, y compris les membres de l'armée.
Les objectifs de la police politique ont fait naître des polémiques. Eliska Wagnerova, vice-présidente de la Cour constitutionnelle, met en garde contre la corruption que le travail de la police risque d'encourager. Pour elle, le rôle de la police n'est pas d'enquêter sur des activités criminelles en tant que telles mais de surveiller des personnes concrètes. Celles-ci peuvent connaître leurs agents et essayer de les influencer. La création de la police VIP étonne aussi Hana Marvanova, député de l'Union de la liberté: « C'est comme si les actes criminels commis par des personnalités importantes étaient jugés dans un régime spécial, ce qui peut être considéré comme une violation du principe de l'égalité devant la loi », dit-elle.