La fin d’un mois tchécophone pour les élèves de l’Ecole d’été d’études slaves

Photo: Facebook de l’Ecole d’été d’études slaves

Pendant quatre semaines, l’Université Charles de Prague sort de sa torpeur estivale pour accueillir des étrangers souhaitant perfectionner leur niveau en langue tchèque. La plus ancienne université d’Europe centrale propose chaque année une Ecole d’été d’études slaves où les étudiants peuvent profiter de cours intensifs de tchèque, modulés selon leur niveau. Entre deux cours de grammaire, Radio Prague est allé à leur rencontre.

Photo: Facebook de l’Ecole d’été d’études slaves

C’est une 63e édition réussie pour l’Ecole d’été d’études slaves qui a accueilli cette année 149 élèves de 18 à 78 ans en provenance de tous les continents. Ces étudiants d’un été terminent ce vendredi une formation intensive en grammaire, en expression écrite et orale en langue tchèque. Si leur intérêt pour le tchèque est commun, les raisons les ayant amenés à étudier cette langue sont diverses. Certains étudiaient déjà le tchèque dans le cadre de leurs études universitaires, d’autres en ont désormais besoin dans le monde professionnel mais certains veulent aussi le maîtriser pour des raisons familiales comme Bénédicte, enseignante en France :

Photo: l’Ecole d’été d’études slaves
« J’étudie le tchèque depuis une petite dizaine d’années car mon frère est installé ici, marié à une Tchèque qui parle français mais sa famille ne parle pas du tout français. Ça m’a permis de communiquer avec des gens très sympathiques sans attendre la traduction, ce qui pouvait être pénible. »

Tous sortent en tout cas satisfaits de l’expérience, louant tout d’abord la qualité des cours réalisés en petits groupes de niveau, ce qui permet aux professeurs d’aider au mieux les élèves en difficulté, et de manière intensive. Les élèves alternent ainsi entre prises de parole régulières, tests et rédactions. Des entretiens individuels de vingt minutes sont également prévus avec les élèves les plus faibles afin de travailler la phonétique et corriger les erreurs de prononciation.

En parallèle des cours, les étudiants ont également la possibilité de participer à des conférences sur la culture tchèque mais aussi de se joindre à des voyages organisés par l’Ecole d’été, que ce soit à Prague où ailleurs en République tchèque. Une visite des lieux symboliques de la révolution de Velours a par exemple été organisée dans la capitale, alors que les commémorations des trente ans des événements de novembre 1989 se rapprochent.

Photo: Facebook de l’Ecole d’été d’études slaves
Tous les étudiants soulignent également l’aide financière du gouvernement tchèque et notamment la possibilité de demander une bourse d’étude sans laquelle la majorité d’entre eux n’auraient pu participer au programme. Marie nous en a parlé plus en détail :

« En février j’ai fait la demande d’une bourse pour pouvoir étudier ici en août auprès de l’ambassade de République tchèque à Paris. Grâce à cette bourse, j’ai pu venir et étudier à Prague. Cela couvre non seulement les frais de scolarité, mais aussi toutes les excursions, les visites guidées et voyages les week-ends, le logement et les repas : petit déjeuner, dîner et coupons à utiliser pour déjeuner dans Prague. Une carte de transport nous est offerte pour toute la durée de l’université d’été. Je n’aurais pas pu participer à cette université sans cette bourse. »

Des conditions optimales pour étudier une langue qu’ils jugent sans surprise relativement difficile car très différente du français. C’est également un challenge pour les professeurs qui ont face à eux des élèves motivés mais aux profils et difficultés variés. C’est ce que nous a confié Marie Poledníková, qui enseigne cet été à des élèves de niveau intermédiaire :

Photo: Eliška Kubánková
« Normalement je travaille en lycée tchèque et je donne des cours de tchèque à des élèves tchèques. Ici ce sont des étrangers de différents pays et de différentes expériences. Ça fait plaisir mais ce n’est pas facile car c’est tout à fait différent d’apprendre le tchèque à des étudiants chinois ou allemands par exemple. »

Malgré cela, Marie Poledníková en est sûre, ses élèves progressent :

« Ils n’ont pas peur de parler, ils commencent à communiquer entre eux en tchèque, c’est super de voir une Chinoise communiquer en tchèque avec une Allemande. » Preuve s’il en est du succès du programme, de nombreux étudiants participent à l’Ecole d’été depuis maintenant plusieurs années. Convaincus par l’expérience, de nombreux primo-arrivants rencontrés par Radio Prague souhaitent déjà revenir pour profiter d’un nouvel été tchécophone sur les rives de la Vltava.