« La formule secrète de la Becherovka n’est connue que de deux personnes »

Avec la bière, c'est la boisson la plus connue de République tchèque: la Becherovka. Une liqueur à base de plantes inventée il y a déjà plus de deux cents ans dans la station thermale de Karlovy Vary mais dont la recette reste toujours secrètement gardée par la société Jan Becher. Il y a dix ans cette société tchèque est rentrée dans le giron du groupe français Pernod Ricard. Entretien aujourd'hui avec Ludmilla Stephkov, la directrice du marketing de la société Jan Becher.

Ludmilla Stephkov
Bonjour Ludmilla Stephkov, connaissez-vous la recette de la Becherovka ?

« Eh bien en fait non... Becherovka est élaborée à partir d’un mélange d’herbes et d’épices, mais la formule secrète de ce mélange n’est connue que de deux personnes dans la société: le responsable de la production et le directeur des opérations. »

Ce n’est donc pas vous qui allez nous révéler ce secret aussi bien gardé que la recette du Coca-Cola…

« Ce n’est pas moi. Par contre, ce que je peux ajouter c’est que Becherovka est élaborée uniquement à partir d’ingrédients naturels et ne fait pas l’objet d’ajouts d’additifs, ce qui lui confère son goût et sa qualité uniques. »

Becherovka appartient depuis quelques années au groupe Pernod Ricard. Que représente la société Jan Becher dans cet « empire » des boissons alcoolisées ?

« La marque Becherovka fait partie des 18 marques-clé locales du groupe Pernod Ricard. En République tchèque et en Slovaquie, elle représente bien sûr la partie la plus importante de l’activité de ses deux filiales et solidifie notre assise dans les réseaux de distribution, ce qui nous permet de développer d’autres marques. Réciproquement, Becherovka bénéficie dans le monde de la puissance de distribution de Pernod Ricard et est exportée avec succès, notamment en Allemagne, en Russie et en Ukraine, et nous venons de lancer la marque aux Etats-Unis via la filiale Pernod Ricard. »

Et en France ?

« En France, le marché des amers est un petit peu différent, situé sur d’autres goûts, avec des amers plus typés gentiane. Donc c’est vrai que les zones de succès de Becherovka se situent plus en Europe centrale et orientale, et éventuellement Etats-Unis où on aime aussi ces goûts venus d’Europe centrale. »

La Becherovka a-t-elle bénéficié de l’effet « ostalgie », avec le retour à la mode en République tchèque des cocktails bus dans la Tchécoslovaquie communiste, comme le Beton, mélange de Becherovka et tonic ?

« Je dirais qu’avec ses 200 ans d’histoire et sa position actuelle de leader sur le marché des amers, Becherovka est une marque éternelle et contemporaine. Ce n’est donc pas selon moi un effet de nostalgie qui fait son succès actuel. »

Nous parlons d’alcool, à consommer évidemment avec modération… Cette semaine, vous vous êtes impliqués dans un programme de lutte contre l’alcool au volant.

« A l’occasion du premier ‘Responsible day’, le lundi 23 mai, l’ensemble des collaborateurs du groupe Pernod Ricard se sont mobilisés autour d’une action commune pour la lutte contre l’alcool au volant. Durant cette journée, les 18000 salariés ont été appelés à signer un manifeste, le ‘Pernod Ricard act’, qui témoigne de notre engagement personnel concret dans cette action. Chez Jan Becher, nous avons échangé sur ce sujet avant de le signer individuellement. Puis, tous les collaborateurs se sont rendus en petits groupes dans différentes stations services, pour promouvoir ce message de lutte contre l’alcool au volant auprès du public, notamment en distribuant bracelets et autocollants. »