La hausse des prix attise l'intérêt pour l'uranium tchèque
Il y a quelques années, il semblait que l'extraction de l'uranium en République tchèque n'avait pas d'avenir. Aujourd'hui, la hausse du prix de l'uranium sur le marché suscite de nouveau l'intérêt des investisseurs pour cette matière première, nécessaire pour les centrales nucléaires notamment.
Bien que dans les années 1990, la République tchèque ait réduit considérablement son industrie de l'uranium, elle n'en reste pas moins le septième producteur de cette matière stratégique dans le monde, et ses réserves ne sont pas encore épuisées. La société d'Etat Diamo qui extrait le minerai d'uranium dans la mine de Dolni Rozinka, situé sur le Plateau tchéco-morave, donc à peu près au milieu du pays, envisage d'augmenter la production et de s'attaquer à de nouveaux gisements.
Actuellement, la production d'uranium dans cette mine est de 300 tonnes par an. La mine qui a failli être fermée se trouve donc probablement au seuil d'une nouvelle prospérité. Récemment, la société australienne Uran Limited a demandé au ministère tchèque de l'Industrie et du Commerce une autorisation pour prospecter dans le site géologique de Dolni Rozinka. Au cas où les gisements se montreraient suffisamment riches, la société australienne aimerait participer à leur exploitation. D'autres gisements encore inexploités se trouvent près de la ville de Brzkov et près de la ville de Liberec, respectivement au centre et dans le nord du pays, et ils attirent d'ores et déjà l'intérêt des investisseurs. La hausse des prix de l'uranium y est sans doute pour quelque chose.
Néanmoins, tout élargissement de l'extraction de l'uranium en République tchèque doit être autorisé par le gouvernement. Le ministre de l'Environnement, Martin Bursik, souligne que la stratégie actuelle engage le gouvernement tchèque à assurer la protection des sources de matières premières et l'assainissement des zones minières après leur exploitation. « Si l'on veut modifier la stratégie dans ce domaine, il faut changer aussi la politique de l'Etat de l'exploitation des matières premières, » souligne le ministre cité par le journal Hospodarske noviny. En effet, la gestion des résidus d'extraction et du traitement des minerais d'uranium est une chose difficile et coûteuse. Aujourd'hui encore, les contribuables paient les frais de liquidation des dégâts écologiques des soixante années de l'existence de l'industrie de l'uranium sur le territoire tchèque. L'importance de ces frais rend l'exploitation des gisements d'uranium en Tchéquie bien moins rentable.