La Journée du souvenir des victimes du régime communiste

Tombeau de Milada Horakova au cimetière de Vysehrad, photo: CTK
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Le 27 juin est la Journée du souvenir des victimes du régime communiste. La commémoration a été mise en place en référence à l'exécution de Milada Horakova et de trois autres personnes condamnées à mort le même jour à l'issue du même procès arbitraire.

Tombeau de Milada Horakova au cimetière de Vysehrad,  photo: CTK
Le nom de Milada Horakova, combattante active pendant la guerre, député et politicienne préoccupée par le social et les droits des femmes, est devenu le symbole des victimes d'assassinats judiciaires des années 1950. Douze personnes, membres des partis démocratiques, ont été jugées et condamnées en même temps que Milada Horakova. Le verdict rendu sur la base de fausses accusations d'espionnage et de haute trahison a été le suivant : neuf condamnations à de lourdes peines de prison allant de 15 ans à la perpétuité, et quatre peines capitales, prononcées à l'encontre de Milada Horakova, Jan Buchal, Oldrich Pecl et Zavis Kalandra. Milada Horakova, unique femme parmi les condamnés, mère d'une fille de 16 ans, a été la dernière à monter à la potence le matin du 27 juin 1950. Dans sa lettre d'adieux, Horakova a écrit: « C'est mieux comme ça que de mourir lentement. Mon coeur ne supporterait plus longtemps que je sois dépourvue de liberté. »

Des demandes de grâce adressées par des personnalités telles que Albert Einstein ou Bertrand Russel sont restées ignorées par la direction communiste, assure Jan Kalous du Bureau de documentation et d'enquête sur les crimes du communisme :

« Si les communistes avaient pris en considération ces voix de l'Occident démocratique, cela aurait pu être interprété à l'intérieur du parti comme une concession à l'Occident que les communistes prenaient pour un allié de Milada Horakova dans ses activités dirigées contre l'Etat. »

Quinze ans seulement après la chute du rideau de fer, le Bureau de documentation a révélé toute la vérité sur les procès politiques des années 1950 : plus de 260 000 personnes emprisonnées et 282 morts. Beaucoup de victimes ont été enterrées dans l'anonymat et le secret le plus total. « Exécutée et non enterrée », peut-on lire sur le tombeau dédié à Milada Horakova, au cimetière national de Vysehrad, là où une cérémonie en mémoire des victimes du communisme a été célébrée dimanche.