La justice tchèque a frappé
Première dans l'histoire de la justice tchèque avec la condamnation de personnes responsables de faillites frauduleuses. Arrestation d'un patron bien connu. Informations par Alain Slivinsky.
La faillite frauduleuse du fonds d'investissement, C.S. fondy, vient de connaître son dénouement. La cour de Prague a rendu son verdict, dans l'affaire de la disparition, à l'étranger, de 1 milliard 23 millions de couronnes tchèques (5,50 couronnes pour un franc français), de la propriété de ce fonds. C'est la première fois que la justice tchèque a réussi à prouver et à punir une faillite frauduleuse d'un fonds d'investissement. Les accusés étaient au nombre de quatre. Ils ont été condamnés à des peines allant de cinq à dix ans de prison. Trois condamnés ont fait appel. Cette affaire éclabousse aussi la social-démocratie, car l'un des condamnés, Josef Matoulek a fait don de 860 000 couronnes à ce parti pour sa dernière campagne électorale à Prague. Karel Splichal, président de la social-démocratie pragoise, a déclaré, dans la presse, qu'il devra trouver une solution, et que dans le pire des cas, il rendra l'argent en question.
Une autre affaire de justice prend de l'ampleur. La police des frontières tchèques a arrêté l'ancien international de tennis, Milan Srejber, à l'aéroport de Prague. Srejber qui se consacre maintenant à l'entreprise, revenait de Londres et était l'objet d'un mandat d'arrêt, depuis le 4 janvier. Le mandat avait été délivré parce que Srejber ne s'était pas rendu à la cour en dépit de convocations répétées. Depuis dimanche, il est en détention provisoire, à Prague, sous une caution de 5 millions de couronnes. Il est accusé d'exploitation illégale d'informations dans les relations commerciales. Dans les années 1995 - 1996, il aurait enrichi sa société Srejber Tennis Investing de 14 millions de couronnes provenant des fonds que celle-ci administrait. Srejber aurait réalisé ces opérations illégales grâce à des informations qui n'étaient pas publiques. C'est le ministère des Finances qui a mis la police sur la piste, et Srejber avait dû payer une amende de 10 millions de couronnes. Si le tribunal le reconnaît coupable, il risque une peine pouvant aller jusqu'à 12 ans de prison. Srejber devrait aussi témoigner dans l'affaire du faux sponsoring du Parti civique démocrate, affaire dans laquelle l'ancien trésorier de ce parti est inculpé. Srejber aurait été le faux donateur de sept millions et demi de couronnes.