La justice tchèque veut se débarrasser des anciens collaborateurs de la StB

0:00
/
0:00

La juge de la Cour supérieur de Prague Jitka Horova risque de perdre sa place. On la soupçonne d'avoir collaboré avec la police politique du régime communiste, la STB. Il reste à démontrer maintenant que son cas est isolé.

Selon un document délivré par le ministère de l'Intérieur, la juge Jitka Horova a été fichée, en 1972, dans les archives de la STB en tant que collaboratrice de cet organisme répressif qui était un des piliers du régime arbitraire. Le porte-parole de la Cour supérieure Jan Fort a constaté :

" Le résultat de l'examen de Jitka Horova a été positif. C'est pourquoi le président de la Cour supérieure de Prague a déposé auprès de la Cour supérieure d'Olomouc le projet de démettre la juge de ses fonctions."

La loi stipule clairement que celui qui a été fiché en tant que collaborateur ou informateur de la police politique ne peut occuper des postes à responsabilité dans l'appareil d'Etat ni dans la Justice. Jitka Horova refuse cependant cette accusation et envisage de porter plainte contre le ministère de l'Intérieur. Son cas, qui éveille les doutes sur l'intégrité d'une partie des juristes tchèques, a été qualifié de défaut du système et le ministère de la Justice a ordonné l'examen de soixante autres juges dont l'intégrité doit être lavée de tout soupçon. Le ministre Pavel Nemec refuse pour le moment de répondre à la question si le fait que le nom de Jitka Horova figure dans les archives parmi les collaborateurs de la STB pourrait mettre en cause les verdicts prononcés par cette juge.

Il entend cependant pousser cette « épuration » de la justice tchèque encore plus loin. A partir de ce lundi, une équipe spéciale de contrôle commence à examiner les procédés qu'on a utilisés pour occuper les postes importants au Ministère public. Ces procédés ont été critiqués récemment par l'ancien procureur et fonctionnaire du Ministère public, Radek Ondrus. Néanmoins, d'après Marie Benesova, procureur général de la République, il s'agirait d'une vengeance de l'ancien procureur, obligé de quitter son poste pour avoir commis une faute morale et professionnelle.

Cette initiative intervient au moment où les rapports entre le ministre Pavel Nemec et Marie Benesova sont très tendus et où ces deux représentants de la Justice tchèque s'accusent mutuellement d'incompétence. Pavel Nemec refuse cependant d'admettre que son initiative puisse être un prolongement de ce différend. D'après lui, l'examen auquel doit être soumis le Parquet devrait tout simplement dissiper les doutes ayant été formulés par Radek Ondrus.