La République tchèque à Copenhague, « sans grandes ambitions historiques »

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La République tchèque est présente à la conférence internationale sur le climat qui vient de commencer à Copenhague. Douze jours qui ne seront pas de trop pour tenter de trouver un accord sur les mesures pour lutter contre le réchauffement climatique. Une tâche hardue au niveau international quand même au sein de l’Union européenne les positions divergent.

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Prague sera représentée à Copenhague par une quarantaine de personnes, dont le Premier ministre Jan Fischer qui, après avoir fait planner le doute, a fait savoir ce lundi qu’il se rendrait lui aussi dans la capitale danoise. Pavel Zámyslický est le chef de la délégation tchèque à Copenhague :

« La République tchèque souhaite avant tout que soient prises des décisions politiques sur les principaux thèmes au programme : sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre dans les pays développés et en développement, sur le financement de mesures d’adaptation aux changements climatiques et de baisse des émissions de CO2 dans les pays en développement. Ce sont des objectifs que nous partageons avec l’UE, car la République Tchèque est représentée à Copenhague par la présidence suédoise, comme tous les autres pays européens. »

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Outre la nécessité pour les « gros pollueurs » de changer d’attitude, l’objectif est aussi de convaincre les pays en développement et les amener à souscrire à l'accord qui doit succéder en 2013 au protocole de Kyoto. Mais pour cela, l’UE doit avoir des arguments forts et sortir le carnet de chèque afin de financer l’aide aux pays émergents. L’UE a proposé 100 milliards d’euros annuellement, mais encore faudra-t-il tomber d’accord sur le « qui débourse » et sur le « comment ». Or c’est justement la répartition de l'effort entre chaque capitale européenne qui a récemment divisé l’UE et sur lequel il va falloir trouver un consensus. Avec la Pologne, huit pays gros consommateurs de charbon ont refusé que leur participation soit calculée sur la base de leurs émissions de CO2 comme le rappelle Karel Polanecký de Hnutí Duha, un mouvemement écologiste :

Karel Polanecký,  photo: CTK
« Au dernier conseil des ministres des Finances, la République tchèque ainsi que d’autres ‘nouveaux pays’ de l’UE, ont bloqué une proposition concrète de financement. La République tchèque n’a pas eu le rôle détermindant qu’a joué la Pologne mais le représentant du ministère des Finances tchèque a soutenu la proposition polonaise. C’est notamment dû au fait que le gouverment tchèque n’a pas de position forte sur le sujet. Le ministère de l’Environnement soutient un accord sur le climat lors des conseils européens, tandis que les ministères des Finances et de l’Industrie ont une position différente. »

Si l’UE s’est fixé pour objectif une réduction de 20 % de ses émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2020 et de 30 % si d'autres pays industrialisés s'y conforment, c’est donc bien sur les sommes à débourser que la conférence de Copenhague va se jouer.

En tout cas, si la République tchèque sera présente, elle n’affiche pas d’ambitions historiques et ne s’en cache pas. Finalement la seule question qui pourrait agiter les esprits est : quid du président Václav Klaus, connu pour son scepticisme sur le réchauffement climatique. Pour le ministre de l’Environnement Jan Dusík, l’affaire est entendue :

« Lors de ma nomination, le président de la République m’a dit qu’il ne comptait pas aller à Copenhague. Mais on ne peut évidemment pas l’exclure à l’heure actuelle non plus. La délégation est formée. Elle va agir de concours avec la présidence suédoise de l’UE. Notre position est le fruit d’un long travail, donc il n’y a pas de surprise à attendre. »

Hasard ou non du calendrier, le dernier ouvrage de Václav Klaus, « La planète bleue et non pas verte » vient tout juste de paraître au Danemark...