La nature tchèque dix ans après - catastrophe ou miracle ?

La nature tchèque, est-elle en train de se remettre après des dizaines d'années de dévastation? Magdalena Segertova va essayer de répondre à cette question dans une "série" qu'elle vous propose en pleine période de vacances, où, justement, nombreux parmi nous cherchent un refuge à la campagne, loin de la civilisation.

Une chose est évidente : dix ans après la chute du communisme, les grandes rivières tchèques ne ressemblent plus aux égouts puants, les champs ne sont plus imprégnés des produits chimiques et nous respirons de moins en moins d'exhalaisons sulfureuses. Les géants industriels ont arrêté de produire, faute d'argent, des tonnes de fer et des centaines de marchandises invendables. L'Etat a fermé son porte-monnaie et les agriculteurs, eux aussi forcés à faire des économies, ont commencé à utiliser avec parcimonie les produits chimiques coûteux contre des parasites. Par conséquent, en sept ans, le taux de pesticides a diminué de plus de la moitié. Même si de nombreuses stations d'épuration ont été construites et la poussière, les oxydes de soufre et d'azote, sortant des centrales thermiques, sont captés, les spécialistes mettent en garde : la situation est toujours loin d'être rose. Pourquoi ? Car des milliards de couronnes sont investies dans la protection de l'environnement, or les technologies nuisibles sont toujours utilisées. Pour pouvoir les remplacer, il manque un soutien dans le domaine législatif et fiscal. Prenons l'exemple des cours d'eau. Les rivières tchèques les plus importantes, comme la Vltava, l'Elbe ou la Morava sont, en effet, largement plus propres qu'auparavant. Ce qui n'est pas, malheureusement, le cas de petites rivières et des ruisseaux, traversant les régions peuplées. Selon le rapport sur l'environnement naturel de 1998, les informations plus récentes n'étant disponibles ni au ministère concerné, il manque des stations d'épuration dans 5 000 communautés encore. Sortons maintenant de l'eau et laissons-nous emporter par le vent... A Prague et dans d'autres grandes villes, la qualité de l'air est régulièrement surveillée, les administrations locales ont donc assez d'arguments pour demander des subventions pour la distribution du gaz dans les ménages. Tandis que dans les petites villes et villages, pas de contrôle et impossible d'interdire aux habitants de chauffer avec du charbon hautement sulfureux et de brûler, par exemple, des bouteilles plastiques. Et alors, on dépense des sommes immenses pour recycler des déchets industriels, au lieu de moderniser les usines et d'encourager les gens à profiter des ressources d'énergie alternatives. Il reste donc un chemin assez long à parcourir... Mais il ne faut pas être pessimistes ! Point lumineux à la fin : comme découvert par les scientifiques, les animaux, chassés des forêts, prairies et rivières tchèques, y réapparaissent. Les destins de ces espèces rares qui reviennent peu à peu en Tchéquie sont très intéressants et nous vous en parlerons la prochaine fois.

Auteur: Magdalena Segertová
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