La police enquête sur le financement des exportations tchèques vers la Russie

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Des enquêtes policières concernant les investissements tchèques en Russie sont en cours. L’hebdomadaire Respekt a analysé, en ce mois de février, cette affaire relative aux aides aux exportations tchèques, surtout vers la Russie, mais aussi vers les pays du Caucase ou de l’Afrique du Nord. Des contrats d’une valeur de 11 milliards de couronnes (407 millions d’euros) se sont avérés suspects.

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La Banque d'exportation tchèque (ČEB) et la Société de garantie et d’assurance d’exportation (EGAP) ont pour vocation d’aider les entreprises tchèques à exporter dans les pays où l’investissement s’avère risqué, notamment du fait de l’instabilité politique ou juridique. Si la police anti-corruption n’a procédé à une perquisition au sein des sièges de ces deux institutions publiques qu’au mois de janvier 2014, les doutes liés à leur bon fonctionnement existent depuis au moins deux ans. En effet, en 2012, un rapport de l’Office suprême de contrôle tchèque (NKÚ) a révélé des manquements dans neuf dossiers de la Banque d'exportation tchèque (ČEB). Selon les conclusions de ce rapport, plusieurs milliards de couronnes ont été versés dans des investissements douteux, dans le mesure où ils ne remplissaient pas les conditions requises.

Néanmoins, l’Office suprême de contrôle n’a pas saisi la justice au sujet des activités de la ČEB et d’EGAP. C’était la sénatrice Alena Dernerová (sans affiliation partisane) qui a contacté la police en se basant sur le rapport de NKÚ. La police a lancé une enquête au milieu de l’année 2013 et a récemment procédé à la confiscation de documents relatifs aux dossiers liés à l’investigation.

Selon l’hebdomadaire Respekt, dans trois cas de figure, l’argent destiné à l’investissement a été versé sans que le contrat de crédit contienne des clauses approuvées par le comité d’administration. Dans quatre autres cas, la transaction s’est faite sans que la banque vérifie la validité des garanties. La plupart des dossiers, faisant objet d’investigation policière, concernent les exportations vers la Russie, et plus particulièrement, l’industrie du verre. Par ailleurs, dans une affaire impliquant des entreprises russes, Kompania Progress et Omsksteklotara, la Société de garantie et d’assurance d’exportation (EGAP) a déjà refusé de payer l’assurance pour des investissements perdus et cela à cause de manquements dans les contrats.

L’investigation policière devrait donc éclaircir d’avantage les manquements dans les contrats ainsi que les conséquences que ces deniers ont pu avoir sur les rendements des investissements.