La politique de rigueur budgétaire pour 2011 adoptée par les députées

Foto: Štěpánka Budková

« Plus d’impôts », « moins d’allocations pour les familles » ou encore « des coupes et encore des coupes » : tels étaient les gros titres des quotidiens tchèques de ce mercredi. Mardi, la Chambre des députés a adopté les principaux projets de lois prônés depuis cet été par le nouveau gouvernement et devant permettre d’empêcher le pays de s’enfoncer dans l’endettement.

Photo: Štěpánka Budková
40 milliards de couronnes (ou 1,65 milliard d’euros) en dix heures : voilà comment le quotidien Lidové noviny a résumé le bilan de la séance de mardi de la Chambre des députés. A l’issue d’un débat particulièrement long et houleux, la coalition tripartite de centre-droit est parvenue à faire adopter, en fin de soirée, les quatre projets de loi visant à l’application du programme de rigueur budgétaire dès l’année prochaine. L’objectif pour l’exercice 2011 sera de limiter le montant du déficit des finances publiques à 135 milliards de couronnes (5,5 milliards d’euros), soit 4,6 % du PIB.

Concrètement, ce plan d’austérité mis en place par le cabinet, prévoit de multiples coupes dans plusieurs domaines bien précis, et notamment social et fiscal. Parmi les points les plus souvent cités en exemple figurent ainsi l’imposition à hauteur de 50 % de l’épargne logement, l’introduction d’un nouvel impôt mensuel dit « d’inondation » d’un montant de 4 euros, la contrainte pour les entreprises de payer à leurs employés les trois premières semaines de leurs arrêts-maladie ou encore le versement d’une prime de naissance limité au premier enfant et seulement aux familles dont le montant des revenus ne dépasse pas une certaine limite.

Petr Nečas,  photo: CTK
Enfin, le système de rémunération des employés de la fonction publique devrait bien être modifié. Le Premier ministre, Petr Nečas, a fait clairement savoir qu’il s’agissait là d’une affaire pratiquement entendue malgré les protestations des syndicats :

« Le gouvernement, en aucun cas, ne fléchira sur son intention de réduire de 10% le volume de la masse salariale dans la fonction publique. Je regrette beaucoup que, pour cette raison, une grève sera probablement menée. Mais en tant que Premier ministre je peux vous assurer que le gouvernement ne reviendra pas sur sa décision. Dans le cas contraire, il se contredirait, empêcherait d’établir le budget de l’Etat pour l’année prochaine et menacerait la crédibilité de la République tchèque et de son économie sur les marchés financiers. »

Jaroslav Zavadil
Une nouvelle grève, qui sera la deuxième en l’espace de deux mois, aura cependant bien lieu, comme l’a confirmé Jaroslav Zavadil, président de la Confédération des unions syndicales de Bohême-Moravie :

« Oui, et nous annoncerons la date lundi. Le matin nous aurons encore une réunion du conseil de la confédération. Mais avant cela la cellule de crise se réunira une dernière fois afin de fixer les détails de cette grève. Je pense qu’elle devrait se tenir dans le mois à venir. »

Dans un pays pourtant peu coutumier des grandes manœuvres syndicales et sociales, entre 40 000 et 50 000 personnes avaient protesté dans le centre de Prague le 21 septembre. Sans parvenir à faire flancher un gouvernement plus que jamais décidé à mener à bien ses réformes, grève ou pas.