Le 8 décembre, des grévistes sortiront dans la rue
La vague de grèves et de protestations qui touche l’Europe, touche aussi la République tchèque. Dans un mois, le pays sera en partie paralysé par une grève qui aura un caractère plus massif que jamais auparavant. La décision a été annoncée lundi.
La protestation organisée sous la houlette des syndicats est dirigée contre le projet du gouvernement de réduire la masse salariale dans la sphère publique de 10%, une mesure qui toucherait 600 000 employés. Jaroslav Zavadil, président de la Confédération des syndicats :
« Ce n’est que le mercredi 8 décembre que l’on verra combien de personnes voudront effectivement participer à cette grève. Ce sera bien sûr aux employés de la sphère publique eux-mêmes de décider s’ils veulent soutenir la grève ou pas. Nous avons toutefois un mois pour tout préparer et pour engager le maximum de gens. La forme de la grève est claire : elle durera toute une journée, voilà c’est tout ce que je peux dire ».
Le rassemblement prévu pour le 8 décembre devrait être soutenu, ne serait-ce que symboliquement, par les employés des secteurs qui ne sont pas directement touchés par les réductions envisagées : les membres de la police et les sapeurs pompiers.
Petr Nečas, chef d’un gouvernement qui se présente comme celui de la « responsabilité budgétaire », demeure quant à lui catégorique:
« C’est une mesure qui est nécessaire, voilà pourquoi le gouvernement ne peut pas fléchir et abandonner la voie entamée ».La dernière grève en date en République tchèque est celle de septembre dernier à Prague et qui a réuni près de 40 000 employés qui ont manifesté contre les mesures d’austérité du gouvernement. La grève à ce jour la plus massive, avec un soutien de près d’un million de personnes, s’est tenue en 2008. Elle n’a duré cependant qu’une heure. La prochaine grève a donc tout pour devenir historiquement la plus grande grève en République tchèque.
Mais tout indique que les protestations ne s’arrêteront pas là. Les syndicats s’en prennent aussi dès aujourd’hui vivement à la réforme radicale de la santé publique préparée par le ministre Leoš Heger. L’éventualité de lancer une « grève générale » est dans ce contexte de plus en plus souvent évoquée dans les milieux syndicaux.