La pomme de discorde de l'agriculture tchèque

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Ce mardi, à l'initiative du Syndicat agricole de la République tchèque, un rassemblement avait lieu dans le quartier de Smichov à Prague, pour la défense et le soutien des produits alimentaires tchèques contre les produits issus de l'importation. La pomme était le symbole de la conférence et du rassemblement de prostestation.

Une camionnette, un podium, un homme avec un micro et une grosse poubelle jaune où à tour de rôle, les passants jettent des pommes issues de la production tchèque pour signifier que les produits alimentaires tchèques peuvent tout aussi bien être jetés aux ordures s'ils ne sont ni consommés ni défendus. Et quelques heureux passants repartent avec un sachet de pommes garanties « made in the Czech Republic ».

Sonia, étudiante, passait par là par hasard et s'est arrêtée pour écouter et observer :

« Ils se battent pour la défense des fruits tchèques, plus spécifiquement pour les pommes, dans ce cas précis, et je pense que c'est tout-à-fait fondé, parce que les fruits tchèques sont en déclin et, ce qui se vend, c'est surtout des produits importés. »

La pomme a été prise comme exemple et comme symbole, puisqu'un des reproches principaux fait par nombre d'associations d'agriculteurs tchèques concerne l'importation de pommes à bas prix venues de Pologne, qui selon eux, représente un handicap croissant pour les producteurs tchèques. Le Syndicat agricole de la République tchèque martèle les estimations du ministère de l'Agriculture : l'an dernier, l'importation de pommes dans le pays aurait représenté un total de 460 millions de couronnes contre 85 millions à l'export.

De meilleure qualité, meilleures pour la santé et moins chères que ceux qui sont issus de l'exportation, tels sont les arguments du syndicat pour défendre le fruit-symbole.

Mais qu'en est-il de la visibilité et de l'accessibilité des produits tchèques dans les magasins ? Jaroslav Camplik, président de la Chambre de commerce qui réunit les producteurs de denrées alimentaires a évoqué les réactions des consommateurs lors de table-rondes :

Photo: Archives de Radio Prague
« Les consommateurs nous disent : nous ne les reconnaissons pas et nous voulons savoir qui est le producteur. Ma réponse c'est que malheureusement les traités de loi actuels composent avec plusieurs variantes : il suffit d'indiquer le nom du distributeur ou bien pour qui c'est produit. Ma réponse c'est : que les consommateurs achètent les produits où le producteur est bel et bien indiqué. Toutes nos entreprises alimentaires sérieuses font un effort réel pour faire connaître leur marque et pour les présenter dans les magasins. Je sais que c'est très difficile de les trouver. Mais faire simplement de la pub, ce n'est toujours pas ça dont nous avons le plus besoin, nous avons besoin qu'une agence de marketing prennent les choses en mains et qu'elle mène des actions qui touchent réellement les consommateurs et leur inconscient, afin qu'ils aillent chercher nos produits. »

Radio Prague a demandé à la jeune étudiante Sonia, si elle-même consommait des produits tchèques, et sa réponse correspond sans aucun doute à une tendance encore bien implantée dans les moeurs :

« Nous avons nos propres pommes. Chez nous, il y a de nombreux pommiers, donc on n'en achète pas du tout. Sinon, je crois que mes parents essayent vraiment d'acheter des produits tchèques quand ils vont faire leurs courses. »