La République tchèque attrayante pour les Hollandais, pas seulement à cause des prix

Photo: Alexis Rosenzweig

Petit tour dans la campagne tchèque, où les Hollandais sont de plus en plus nombreux à investir. Il existe déjà plusieurs localités dans le pays où ils ont acheté des terrains pour faire construire des maisons ou y ont acheté des appartements. Les Néerlandais sont évidemment attirés par les prix, bien inférieurs aux prix de l’immobilier dans leur pays, mais pas seulement. On les trouve dans la région de la Sumava, près de la frontière allemande, dans la région de Lipno près du lac, et aussi dans la région des Monts des Géants.

Photo: Alexis Rosenzweig
Le champ des supporters du Feyenoord, le club de foot de Rotterdam, entonné au beau milieu de la campagne tchèque. Nous sommes à Stupná, au pied des Monts des Géants, à une centaine de kilomètres de Prague, dans une résidence construite et habitée uniquement par des Hollandais.

Anna et son mari ont acheté il y a quatre ans une de la trentaine de maisons bâties dans le style traditionnel de la région :

« Nous cherchions une maison à l’étranger pour les vacances. Nous avons cherché en Espagne, en France et c’était trop cher. Puis nous avons rencontré le propriétaire qui nous a vendu cette maison. L’avantage est qu’ici c’est pour l’été et l’hiver. Donc on vient cinq fois par an, pour profiter ici de toutes nos vacances. »

« Le fait est que je suis tombée amoureuse de la vue qu’on a ici. Nous, les Hollandais, nous avons un pays plat et moi j’aime la montagne. Pour moi c’était une bonne combinaison entre la beauté des maisons construites ici et la nature. Et évidemment le prix... »

Photo: Alexis Rosenzweig
Alors qu’Anna est assise au bord de sa piscine, Marie-Rose et son mari hollandais viennent réparer l’antenne satellite de la maison. Marie-Rose est la seule non-Hollandaise dans le coin. Elle est Belge et est arrivée en République tchèque il y a douze ans.

« Ça fait environ quinze ans que les Hollandais viennent ici. Parce que c’est joli et moins cher. C’est plus beau qu’en Hollande et une maison coûte environ moitié moins cher qu’en Hollande. Ici une maison coûte environ 6 millions de couronnes, 240 000 euros. Avec mon mari on s’occupe du satellite et d’Internet parce que c’est important pour eux d’avoir les nouvelles de Hollande. »

A quelques mètres se trouve une autre maison avec piscine, louée par deux familles hollandaises pour l’été à un propriétaire hollandais. C’est déjà la septième fois que Peter emmène sa famille à Stupná:

« Je suis déjà venu deux fois en hiver et deux fois en été depuis 2007. C’est très très beau ici. Nous sommes venus à huit en tout. Nous avons trouvé la maison sur un site internet hollandais. On peut faire du ski aussi en hiver. Et puis c’est beaucoup moins cher. Tout est moins cher. Au restaurant chez nous un menu coûte près de deux fois plus cher. Ici, quand nous allons manger à huit ça nous coûte 1500 couronnes, environ 60 euros. En Hollande, un repas pour huit personnes nous coûte au moins 100 euros. Et puis la bière coûte ici moins d’un euro, c’est vraiment pas cher ! »

La République tchèque est bon marché pour les Hollandais – on l’aura compris. Mais d’après Anna, ce n’est pas le seul argument qui les fait venir ici :

« Je pense qu’on achète ici parce qu’en Hollande nous n’avons que des petites maisons et des petits jardins, alors qu’ici on peut se permettre d’acheter des grandes propriétés et le climat est vraiment meilleur ici. En Hollande, l’hiver est pluvieux, et ici on a de la neige. En été, il doit faire ici cinq ou six degrés de plus qu’en Hollande. »

« En hiver nous faisons du ski, pendant les vacances de Noel et de février. En mai nous venons profiter du soleil, en été aussi parce qu’il fait chaud. Et puis j’aime beaucoup l’été indien ici, nous faisons des ballades avec nos chiens et sinons nous nous reposons, sans rien faire. »

Anna est une des rares de la résidence à avoir essayer de passer la barrière de la langue :

Photo: Alexis Rosenzweig
« Je prends des cours de tchèque, j’essaie d’apprendre la langue, c’est très dur pour moi ! Mais le fait que j’essaie d’apprendre est important, les Tchèques apprécient et les gens sont toujours très aimables avec moi. Au début, je trouvais qu’il y avait trop de Hollandais ici et moi je voulais vivre plus près des Tchèques. Mais la langue est un vrai problème et c’est vrai que pour les enfants c’est plus facile d’avoir leurs copains hollandais ici. Ils ne jouent pas souvent avec les enfants tchèques, qui ne sont pas ici mais en bas de la colline. »

Effectivement, Tchèques et Hollandais ne se mélangent pas beaucoup. Pour certains habitants des environs, comme Petr, les Néerlandais ne font pas tellement d’efforts pour s’intégrer :

« Ils ne vont pas au bistrot ou aux fêtes locales. En général ils sont en contact avec quatre ou cinq personnes du coin qui se font un peu d’argent grâce à eux, par exemple ceux qui leur livrent du charbon pour l’hiver ou ceux qui font quelques travaux dans leur maison. Mais il faut dire que les commerçants ne font pas beaucoup de recettes avec les Hollandais. Même s’ils ont plus d’argent que les Tchèques en général, ils sont économes et ne veulent pas dépenser beaucoup ici... »