La République tchèque est à la traîne de la ratification du Traité de Lisbonne
La République tchèque prendra la présidence du conseil de l’UE sans qu’elle ait ratifié son document-clé : le Traité de Lisbonne. Le parlement n’arrivera pas à le ratifier avant la fin de l’année car l’examen du texte par la Cour constitutionnelle a été reporté.
« Vu le fait que les délibérations de la Cour constitutionnelle ont été différées de deux semaines, au 25 novembre, en raison, également, du voyage de Václav Klaus en Irlande, et compte tenu des délais légitimes prévus par la constitution, le parlement n’arrivera pas à ratifier le traité avant la fin de l’année. »
Selon Topolánek, le Traité de Lisbonne pourrait être ratifié au cours du premier trimestre de l’an 2009. Et il admet que cela pourra compliquer la position de la Tchéquie lors de sa présidence de l’UE, notamment par rapport à l’Irlande :
« C’est dans une certaine mesure désagréable puisque nous serons un pays qui va négocier avec l’Irlande de son attitude envers le traité de Lisbonne tout en étant un pays qui ne l’a pas ratifié. »Or dans le même temps, le chef du cabinet rappelle que nous ne sommes pas le seul pays qui n’ait pas encore ratifié le document : la Cour constitutionnelle d’Allemagne doit en décider au premier semestre prochain et il reste aussi la Pologne.
Pour ce qui est des réactions, le quotidien Lidové noviny écrit que Mirek Topolánek a profité de l’absence du président Václav Klaus en visite en Serbie, en lui infligeant un soufflet politique. Très critique envers l’UE, Václav Klaus trouve en effet son successeur à la tête de l’ODS /Parti civique démocrate/ trop conciliant avec Bruxelles. On se souvient qu’après le non irlandais, en juin dernier, Václav Klaus a déclaré qu’il considérait le traité comme fini et qu’il n’était plus possible de poursuivre sa ratification. Le report de la ratification est vivement critiqué par l’opposition social-démocrate au nom de laquelle le député Jan Hamáček a assuré de son plein soutien au Traité de Lisbonne, l’initiative et la responsabilité de sa ratification reposant toutefois entièrement sur le cabinet.