La République tchèque mobilise ses moyens pour Haïti
On revient sur la situation en Haïti et sur les moyens mis en œuvre en République tchèque pour aider la population frappée par le séisme meurtrier de la semaine dernière. Ce lundi, le gouvernement tchèque a débloqué 15 millions de couronnes en plus des 5 millions déjà prévus.
Une première enveloppe qui d’après le ministre des Affaires étrangères Jan Kohout doit servir en Haïti à l’UNICEF :
« La République tchèque, et moi-même, avons réagi dès jeudi dernier. Le ministère des Affaires étrangères a pu débloquer ces 5 millions de couronnes pour l’UNICEF, qui dans le cadre du système de coordination de l’ONU est chargé de l’eau potable et des canalisations. A l’heure actuelle, il s’agit d’une des choses les plus importantes sur place. »
Après que le gouvernement de Jan Fischer a approuvé ce lundi le déblocage de moyens financiers plus importants, issus de la réserve budgétaire du gouvernement et du budget du ministère de la Défense, l’aide de l’Etat tchèque s’élève désormais à 20 millions de couronnes (800 000 euros). Si la République tchèque privilégie pour l’heure les moyens financiers sur le matériel, plus difficile à transporter, le chef de la diplomatie tchèque, Jan Kohout, n’exclut pas non plus, à terme, l’envoi de soldats tchèques en Haïti :« Je ne l’exclus pas, je n’exclus pas notamment l’envoi d’une aide médicale car nous allons entrer dans une phase de stabilisation qui va durer plusieurs mois. Il serait bon d’avoir recours à ce potentiel, mais cela dépend de ce qu’on va nous demander dans le cadre de l’UE, de l’OTAN et de l’ONU. Parce qu’il faut éviter de faire double-emploi et il faut envoyer ce dont les Haïtiens ont réellement besoin. La phase suivante sera celle de la reconstruction qui va durer plusieurs années. Ce dont j’ai peur, c’est de la baisse de l’intérêt une fois que les images d’Haïti auront disparu des écrans de télévision dans une dizaine de jours... » Si la somme allouée peut paraître dérisoire face à l’ampleur de la catastrophe, d’après Jan Kohout, le gouvernement prévoit à l’avenir la possibilité d’apporter une aide à long terme aux habitants de l’île dévastée, comme des équipes de reconstruction ou du personnel médical. Une aide qui pourrait être prise en charge par le ministère de la Défense, comme le précise le ministre Martin Barták :« Si nous envoyons nos soldats et notre matériel technique en Haïti, nous financerons évidemment nous-mêmes cette mission en puisant dans le budget du ministère. C’est la preuve qu’on a besoin de l’armée dans ce genre de situations. Il suffit de penser à ce qui s’est passé quand il y a eu les inondations en République tchèque. Donc nous ne sommes pas du tout opposés à ce que nos policiers ou d’autres unités puissent être mis à contibution pendant la phase de recontruction qui va arriver. » Et bien entendu, à côté de l’aide institutionnelle de la République tchèque, les ONG continuent à lancer des appels au don. People In Need, la charité de l’archidiocèse d’Olomouc, la Croix-Rouge, mais aussi Médecins sans frontières et le bureau tchèque pour l’UNICEF sont également mobilisés face au drame en Haïti qui, à l’heure actuelle, aurait déjà fait 70 000 morts, et des milliers de blessés et de sans-abris.