La République tchèque poursuit la vaccination avec AstraZeneca

Photo: Tim Reckmann, Flickr, CC BY-NC 2.0

Alors que de nombreux pays, dont la France, l’Allemagne, l’Italie ou l’Espagne ont suspendu par précaution l'inoculation du vaccin AstraZeneca contre le Covid-19, en attendant un avis de l’Agence européenne des médicaments sur les éventuels effets secondaires du produit du groupe pharmaceutique anglo-suédois, la République tchèque, a décidé, elle, de poursuivre la campagne de vaccination. 

Ministre de la Santé (et spécialiste en hématologie), Jan Blatný a indiqué au début de la semaine qu’il ne voyait pas de raison de suspendre l’utilisation du vaccin. Celui-ci suscite des craintes liées à la thrombose et à d’autres problèmes sanguins qui se seraient développés chez les personnes vaccinées. On écoute le ministre :

Jan Blatný,  photo: Archives du Gouvernement tchèque

« Selon les informations dont nous disposons et qui sont décisives pour nous, aucun lien de causalité entre le vaccin AstraZeneca et les problèmes de caillots sanguins n'a été confirmé pour le moment. Il n’y a aucune raison de mettre en doute la sécurité du vaccin, de suspendre ou d’arrêter la vaccination. »

En République tchèque, les effets secondaires en lien avec les vaccins anti-Covid sont très rares, comme l’explique la directrice de l'Institut national de contrôle des médicaments (SÚKL) Irena Storová :

Photo: ČTK/Miroslav Chaloupka

« Depuis le début de l’année, nous avons enregistré quatre cas suspects de problèmes thromboemboliques après l’application de différents vaccins. Mais aucun de ces cas n’a été mortel. »

La République tchèque mène actuellement sa campagne de vaccination avec les vaccins Pfizer/BioNTech, AstraZeneca et Moderna, en attendant, début avril, les premières livraisons du vaccin Johnson & Johnson. Le vaccin AstraZeneca a été administré à environ 130 000 personnes, principalement des séniors. Or les personnes âgées sont aussi les plus méfiantes à l’égard de ce vaccin, comme l’explique Petr Šonka, président de l'Association des médecins généralistes :

Petr Šonka,  photo: ČT24

« On ne peut pas parler d’un refus massif du vaccin AstraZeneca, mais plutôt d’un faible pourcentage de candidats à la vaccination qui préfèrent d’autres vaccins. Si le patient n’a pas confiance en ce vaccin, bien sûr que nous ne le forçons pas à se le faire administrer. Il peut attendre un autre vaccin, entre temps, nous vaccinons d’autres personnes. Pour l’instant, les patients tchèques ne peuvent pas choisir parmi les vaccins disponibles. »

L’avis sanitaire européen sur le vaccin AstraZeneca est attendu ce jeudi. Interrogés sur le sujet par les médias, les spécialistes tchèques estiment que le risque d’éventuels effets secondaires des vaccins est bien moindre que celui des complications liées au Covid-19.

Quant à l’avis des Tchèques, ils sont 59% à vouloir se faire vacciner, selon un sondage réalisé en février par l’agence CVVM. Un tiers des personnes interrogées ne le souhaitent pas.