Vaccins : des millions de doses promises en mars et avril par le ministre de la Santé

Jan Blatný, photo: Archives du Gouvernement tchèque

La course aux vaccins s’intensifie et avec elle les premières bisbilles au sein de l’UE en raison de la volonté affichée par certains pays, dont la République tchèque, de se fournir en dehors du système de distribution européen.

Ce vendredi matin, le ministre tchèque de la Santé a indiqué qu’actuellement environ 31000 doses de vaccin étaient inoculées par jour, l’objectif étant d’atteindre 35 000 avant la fin du mois de mars puis 100 000 injections en avril.

En cette fin de semaine 771 223 doses des trois vaccins certifiés ont été inoculées en Tchéquie et 255 480 personnes ont reçu deux doses, ce qui place la Tchéquie en queue du peloton européen en pourcentage de la population déjà vaccinée.

Jan Blatný :

Photo: ČTK/Václav Šálek

« La semaine prochaine arriveront 100 000 doses du vaccin Pfizer/BioNTech en plus, ainsi que 15 000 doses du vaccin AstraZeneca offertes par la France. En mars plus d’un million de doses doivent nous parvenir, dont 700 000 Pfizer/BioNTech. En avril, 1,1 millions de doses de ce même vaccin sont prévues et plus de 2 millions en tout. »

Pour l’instant, le ministre de la Santé ne parle que des vaccins validés par l’Agence européenne du médicament (EMA). Le chef du gouvernement et le chef de l’Etat ont quant à eux ouvertement initié l’importation de vaccins russe et chinois.

Après avoir demandé à Moscou le Spoutnik V, le président Miloš Zeman a en effet demandé à Pékin le Sinopharm « à la demande du Premier ministre », selon son porte-parole.

L’EMA a commencé ce jeudi l’examen du Spoutnik V – pour l’instant le Sinopharm n’est pas en cours d’analyse par l’agence.

Plusieurs pays de l’Union européenne durement frappés par la pandémie ont déjà commandé des vaccins en dehors du système européen, dont la Hongrie, la Slovaquie et également Saint-Marin. Le Danemark et l’Autriche ont quant à eux signé un accord de coopération dans ce domaine avec Israël.

Photo: Ivana Milenkovičová,  ČRo

Cela fait grincer des dents, notamment à Paris. Interviewé sur RTL ce vendredi, le Secrétaire d’Etat français aux Affaires européennes Clément Beaune prévient en parlant de la Slovaquie et de la Tchéquie : « S’ils allaient chercher le vaccin russe ou chinois je crois que ce serait grave ».

Le voisin hongrois Viktor Orbán s’est lui-même déjà fait inoculer le vaccin chinois Sinopharm au début du mois et la Hongrie, après avoir administré le Spoutnik V, est devenue le premier pays de l’UE à autoriser le vaccin exporté par Pékin.

Devant les députés cette semaine, le ministre tchèque de la Santé a affirmé qu’il n’y avait aucune raison de chercher à acquérir des vaccins qui n’aurait pas de certification de l’EMA, d’abord parce que les caisses d’assurance ne pourraient les rembourser. Jan Blatný a indiqué dans le même temps que si le Spoutnik V était validé à l’échelle européenne, alors il serait recommandé comme tous les autres vaccins déjà validés.