En République tchèque, du mieux sur le front de la lutte contre l’épidémie de Covid-19
Malgré des chiffres proportionnellement à sa population encore très supérieurs à ceux des autres pays en Europe, la situation épidémiologique commence à s’améliorer en République tchèque. Tout en restant très prudent , le ministre de la Santé s’est voulu optimiste en fin de semaine dernière et l’évolution ces derniers jours des indicateurs de suivi de la circulation du coronavirus semble lui donner raison.
Un chiffre néanmoins d’abord, publié ce mardi par l’Office tchèque des statistiques (ČSÚ), pour donner une idée de la gravité de la situation en République tchèque depuis le début de l’année : 15 900 personnes sont mortes durant le mois de janvier, un nombre record qui représente le double de la mortalité moyenne calculée pour les cinq années précédentes. Depuis l’annonce des premiers cas de coronavirus dans le pays il y a un an, janvier 2021 a donc été le mois le plus mortel. Plus encore que novembre dernier, au plus fort de la deuxième vague à l’automne.
Toujours selon le ČSÚ, il s’agit même du premier mois de l’année le plus noir depuis 1950, et ce même si plus de 15 000 victimes de la grippe de Hong Kong avaient déjà été déplorées en 1970. Depuis janvier, l’évolution n’a pas été meilleure puisque, lors des huit premiers jours du mois de mars, 176 décès en moyenne en lien avec le Covid-19 ont été recensés. C’est plus encore qu’en janvier et en février.
Et pourtant, depuis peu, la situation sanitaire tend à s’améliorer
La propagation du virus ralentit en effet. Lors d’une conférence de presse vendredi dernier, le ministre de la Santé s’était déclaré modérèment optimiste pour les semaines à venir, estimant que les effets de l’application des mesures de restriction, dans leur version renforcée depuis le 1er mars, commençaient à se faire ressentir. Tout en prévenant que la semaine en cours serait « la plus critique » pour les hôpitaux, Jan Blatný avait alors appelé les Tchèques à faire preuve de discipline et à ne pas relâcher leurs efforts.
Il semble que les Tchèques aient entendu cet appel
Certes, alors que le variant britannique est désormais majoritaire en République tchèque, le nombre de cas graves qui étaient pris en charge dans les unités de soins intensifs et de réanimation était de près de 1 800 lundi, soit le total le plus élevé depuis le début de l’épidémie. Près de 8 500 personnes étaient encore hospitalisées, soit là aussi le deuxième total le plus important en l’espace d’un an. Et quelques patients ont dû être transférés en Allemagne et en Pologne voisines.
Mais, parallèlement, la tendance des autres indicateurs est à la baisse. D’abord, pour la première fois depuis le début du mois de février, l’indice de reproduction du virus, qui permet de mesurer la capacité de transmission de celui-ci, est redevenu inférieur à 1. Il s'agit du nombre moyen de nouveaux malades causés par une personne infectée, et ce taux étant calculé sur la base de différents indicateurs comme les tests positifs ou les hospitalisations, le fait que sa valeur soit repassée en dessous du seuil de 1 signifie qu l’épidémie ne progresse plus.
Le nombre de nouvelles infections quotidiennes diminue lui aussi
A l’exception de dimanche dernier, c’est là une autre tendance observée depuis quelques jours. Un peu plus de 10 400 nouveaux cas de contamination ont ainsi été détectés lundi, soit près de 2 000 de moins que le lundi précédent. Pourtant, en raison du dépistage désormais obligatoire dans toutes les moyennes et grandes entreprises du pays, un nombre record de tests a été effectué lundi : concrètement 91 000 tests antigéniques et 22 000 tests PCR. Jamais encore il n’y en avait eu autant en l’espace d’une seule journée.
Si la République tchèque affiche donc toujours la plus haute incidence de nouveaux cas en Europe (1 137 cas par jour et pour un million d’habitants la semaine dernière), il y a donc indéniablement du mieux.
Même la campagne de vaccination s’accélère enfin
Pour la première fois depuis l’injection de la première dose en République tchèque le 27 décembre dernier, plus de 30 000 doses ont été administrées en l’espace de vingt-quatre heures la semaine dernière. Et ce, deux jours en suivant.
Sur ce point aussi, le ministre de la Santé, auquel il faut reconnaître le mérite de n’avoir jamais dérogé à sa ligne directrice - à savoir que les vaccins qui sont administrés en République tchèque doivent avoir été approuvés préalablement par les autorités européennes -, s’était voulu optimiste. Jan Blatný a annoncé la livraison prochaine de plusieurs millions de doses, ce qui devrait permettre de pouvoir vacciner jusqu’à 100 000 personnes quotidiennement à compter du mois d’avril.
Malgré cela, Andrej Babiš s’envolera ce mercredi pour Israël
Dans la foulée de la visite très remarquée la semaine dernière de ses homologues autrichien et danois à Tel-Aviv, ces deux jours doivent permettre à Andrej Babiš d’en apprendre davantage sur la manière dont l’Etat hébreu s’y est pris pour vacciner la quasi totalité de sa population au moins une fois et endiguer l’épidémie. Ce mardi, les médias tchèques n’ont cependamt pas précisé si le chef du gouvernement, qui voyagera sans le ministre de la Santé, entendait négocier lui aussi un accord sur la recherche et la production de vaccins.