La Russie porte plainte contre la Télévision tchèque
Le ministère russe des Affaires étrangères vient de publier une déclaration contre la Télévision tchèque, sur son site Web.
L'affaire a été déclanchée par la programmation, le 31 octobre sur la deuxième chaîne publique et le 6 novembre sur la première, d'un documentaire intitulé « La face cachée du monde ». Ce film présente la capitale tchétchène, Groznyi, encerclée par les forces russes, en 1999. Ce n'est pas une nouveauté, car le documentaire a été réalisé, il y a deux ans. Ce qui ne plaît pas à la partie russe ? Le fait que le documentaire ait été programmé, justement après la tragédie du théâtre moscovite où des terroristes tchétchènes retenaient des centaines d'otages. Selon la déclaration du ministère russe des Affaires étrangères, cette programmation ne peut être qualifiée que de soutien au terrorisme. Le porte-parole de la Télévision tchèque, Richard Klatovsky, refuse une telle interprétation. L'un des auteurs du documentaire en question, la journaliste Petra Prochazkova ne mâche pas ses mots en déclarant : « Je suis heureuse que la Télévision tchèque ait diffusé ce document. Il a été programmé à un bon moment. Dans une période où nous n'entendons que la voix de la Russie. Il est bon de connaître la voix de la partie opposée ». Une petite anicroche donc, mais qui ne devrait pas envenimer, outre mesure, les relations entre la Tchéquie et la Russie. Elles sont, selon l'ambassadeur tchèque à Moscou, Jaroslav Basta, à leur meilleur niveau dans les dix dernières années.
Ce n'est pas pour la première fois que la Russie exprime son mécontentement à l'égard de la position tchèque concernant la Tchétchénie. Le président de la République, Vaclav Havel, a, en effet, plusieurs fois émis certaines réserves sur la position adoptée par Moscou envers la Tchétchénie. Le chef de l'Etat tchèque est connu pour ses idées humanistes et tout conflit, où que ce soit dans le monde, le préoccupe. Le conflit tchétchène n'est donc pas une exception. En fin de compte, il ne s'agit pas d'une note officielle de la partie russe, comme dans certains cas précédents. On ne s'attend donc pas à une réaction officielle des autorités tchèques. La liberté de la presse existant en Tchéquie, les milieux journalistiques affirment que la Télévision tchèque n'a fait qu'appliquer cette liberté.