La sécheresse en République tchèque à l’origine du déficit d’eau potable
Même si la canicule à laquelle la République tchèque, comme de nombreux autres pays européens, a fait face l’été dernier a cédé la place à un temps plus automnal, la faible quantité de précipitations est à l’origine d’une sécheresse persistante qui cause de nombreux problèmes dans tout le pays. L’aridité du sol et le faible niveau des cours d’eau menacent depuis plusieurs mois notamment les différentes activités agricoles. Autre problème : la chute du niveau des nappes phréatiques, importantes sources d’eau potable.
« Les démarches législatives qu’il faut passer sont si horribles que j’ai peur que l’on ne réussisse pas à le finir avant la fin de l’année. »
Jan Daňhelka réagit néanmoins à cet afflux de demandes en indiquant qu’il devient de plus en plus difficile de trouver des sources pareilles, notamment en raison des conditions géologiques du pays :« En République tchèque, il y a un problème avec des eaux souterraines. Du point de vue géologique, leurs réserves sont relativement petites car le sous-sol est formé le plus souvent de granit ou de gneiss, des roches très dures. L’eau peut alors être retenue seulement dans les lézardes dans la roche ou dans la terre de surface. Donc, dans la plus grande partie du pays, nous trouvons plutôt de petites réserves de l’eau souterraine. »
L’hydrologue poursuit en indiquant qu’un autre problème peut apparaître lors de la réalisation d’un nouveau puits. Celui-ci pourrait involontairement être relié à une source déjà utilisée et dont le propriétaire pourrait donc s'estimer lésé :
« Les réserves souterraines sont très variables d’un endroit à l’autre. Il se peut que vous et votre voisin qui vit à 200 mètres de vous, utilisiez des sources séparées ou au contraire, vous utilisiez la même source même à une distance plus importante. Evaluer si un nouveau puits puisse avoir des conséquences sur vous ou sur vos alentours s’avère difficile. Pour chaque endroit, il est donc nécessaire de le gérer au niveau local avec un hydrogéologue professionnel. »Contrairement aux inondations, il n’existe actuellement pas de mesures systémiques au niveau national qui permettraient de modérer les impacts de la sécheresse, même si ceux-ci s’avèrent souvent très graves. Le ministre de l’Agriculture, Marian Jurečka, affirme néanmoins que ce thème devrait désormais faire partie des projets de long terme de son cabinet. Ainsi en 2014, une commission spécialisée, la Commission interministérielle EAU-SECHERESSE, a été créée en coopération avec le ministère de l’Environnement. Cette année, une publication officielle du ministère de l’Agriculture est parue sur internet afin de renseigner le public sur les démarches préparées. Selon elle, les changements dans la culture de terre, ainsi que davantage de grands réservoirs devraient prochainement aider à améliorer la situation.