Plusieurs incidents qui ont affecté le fonctionnement de la centrale nucléaire de Temelin et suscité les protestations des adversaires du nucléaire aussi bien en Autriche qu'en Tchéquie, ont conduit à l'expression de certains doutes de la part du ministère de l'Environnement sur la crédibilité de l'Office national de la sécurité nucléaire en Tchéquie. Détails sur une rencontre qui vient d'avoir lieu à ce sujet.
Photo: CTK
Les incidents qui ont affecté la centrale nucléaire de Temelin depuis son entrée en service ont déjà dépassé la centaine. En Autriche voisine, les protestations sont apparues depuis le début de sa construction. Ces protestations ont conduit à la signature des « Accords de Melk » en l'an 2000, engageant la partie tchèque à signaler toute anomalie dans le fonctionnement et la sécurité de Temelin dans les 72 heures. Le dernier incident, une fuite d'eau légèrement radioactive due au mauvais fonctionnement d'un robinet, a fait remonter la tension en Autriche dont le gouvernement pourrait même porter l'affaire devant la Cour de justice internationale, mais aussi en Tchéquie, où le ministère de l'Environnement s'est interrogé sur le bon fonctionnement de l'Office national de la sécurité nucléaire. Il est même allé jusqu'à demander la révocation de la directrice de cette institution, Dana Drabova. Jeudi, une réunion a eu lieu entre cette dernière, le ministre de l'Environnement, Martin Bursik, le ministre de l'Industrie et du Commerce, Martin Riman, et Martin Roman, directeur de la société CEZ, propriétaire de la centrale. Dana Drabova a expliqué ce que son institution devrait faire face aux récents événements :
Martin Riman, Dana Drabova, Martin Bursik, photo: CTK
« Je suis d'accord avec les conclusions du vice-Premier ministre, Martin Brusik, demandant que nous soyons capables de présenter les résultats de notre travail et de les défendre. Nous devons présenter un rapport sur tous les incidents survenus à Temelin et sur ce que notre office a effectué. Si nous n'arrivons pas à défendre notre position, ce sera le gouvernement qui devra décider des mesures à prendre. »
Le ministre de l'Environnement est persuadé que le rapport fera la lumière sur les activités de l'Office national de la sécurité nucléaire :
« Ce rapport pourra démontrer les réactions de l'Office national aux incidents qui ont eu lieu, les mesures proposées et réalisées, les réactions de la société CEZ. »
La directrice de l'Office national de la sécurité nucléaire, Dana Drabova, conserve donc sa fonction, mais sous un contrôle plus sévère du gouvernement. Ce dernier ne peut, en effet, ignorer les revendications des écologistes autrichiens qui font pression sur leur gouvernement et ont, de nouveau, bloqué plusieurs postes frontière entre la Tchéquie et l'Autriche.