La sécurité n'est pas des meilleures dans les prisons tchèques

La prison de Bory
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Après l'évasion, cette semaine, de deux criminels dangereux d'une des prisons les plus sûres de Tchéquie, Bory, dans la région de Plzen, en Bohême de l'Ouest, nombre de questions se posent sur la sécurité du système pénitentiaire tchèque.

Tout d'abord, comment est-il possible que des assassins condamnés à des peines d'exception puissent travailler presque sans surveillance dans un atelier d'emballage ? Comment se fait-il que ces condamnés aient pu s'évader cachés dans une palette de papiers et emballages destinés au recyclage ? N'y a-t-il pas de gardien dans les ateliers de travail des prisons ? N'y a-t-il pas de contrôle de tout ce qui entre et sort des prisons ? Comment se fait-il que les gardiens de la prison aient découvert la fuite des prisonniers très tard, plus de trois heures après ? Quoi qu'il en soit, la police est formelle : pour s'évader, les prisonniers ont, obligatoirement, bénéficié de complicité : gardiens, co-détenus, employés de la société de cartonnage ? Après l'évasion spectaculaire, il y a quelque temps, d'un des prisonniers les plus surveillés en Tchéquie, le tueur à gages Kajinek d'une des plus sûres prisons tchèques, Mirov, l'évasion des deux criminels de la prison de Bory suscite beaucoup de questions. Le directeur de l'Administration pénitenciaire, Ludek Kula, a limogé le directeur de la prison, Jaroslav Zeman. Pour prendre d'autres mesures, il attend un rapport détaillé qui devrait lui être fourni lundi. Pour lui, il s'agirait de fautes individuelles commises par certains employés :

« Je ne voudrais pas mettre tous les employés dans le même sac, mais je pense que le système de contrôle existant ne convient pas. C'est un système qui fonctionne depuis des années, c'est devenu la routine. Les gardiens ne font pas très attention et ont sous-estimé la situation. »

En plus de cela, le directeur de l'Administration pénitentiaire se plaint du manque de moyens financiers et d'effectifs en précisant :

« Le nombre de gardiens diminue chaque année. Tous les ans, il s'agit de 63 postes. Il existe donc une certaine disproportion, car le nombre des gardiens diminue alors que le nombre des prisonniers augmente. Les frais nécessaires à la modernisation des moyens techniques, à la formation du personnel augmentent aussi tous les ans, mais les moyens dont nous disposons ne sont pas suffisants. »

Une triste réalité reconnue aussi par le ministère de la Justice, dont le porte-parole, Petr Dimun, affirme :

« En ce qui concerne l'évasion de la prison de Bory, l'Administration pénitentiaire a pris des mesures qui devraient remédier à l'insuffisance des contrôles. Donc des contrôles plus fréquents, irréguliers pour empêcher de telles évasions. On examine aussi la possibilité d'installer de grands cadres à rayons X, comme on les utilise aux passages frontières, pour contrôler en détail ce qui entre et sort des prisons. »