La Tchéquie rejette les rumeurs sur la mise en cause de sa présidence de l’Union européenne

Photo: Commission européenne

Dans son édition de mercredi le quotidien autrichien Kurier signale les voix qui appeleraient à prolonger la présidence française de l’Union européenne au détriment de la République tchèque qui doit assumer la présidence au cours du premier semestre de l’année prochaine. Cette information a provoqué de vives réactions dans les milieux politiques et les médias tchèques.

Nicolas Sarkozy,  photo: CTK
Les spéculations sur les ambitions européennes de la France ont été encore renforcées par le journal le Monde selon lequel Nicolas Sarkozy chercherait à éclipser les présidences tchèque et suédoise de l’Union par l’intermédiaire de la zone euro. Selon cette source, la France s’efforcerait de présider la zone euro encore pendant une année. Cela ne veut pas dire cependant, comme le prétendait le journal autrichien, que la France pourrait évincer la République tchèque qui doit assumer la présidence de l’ensemble des pays de l’Union européenne à partir du 1er janvier prochain. Il est évident que les règles actuelles de l’Union ne le permettent pas. Le Premier ministre tchèque Mirek Topolanek rejette de telles spéculations:

Mirek Topolánek,  photo: CTK
«Dans la presse de diverses catégories en Europe et dans le monde mais notamment la presse à scandale vous trouverez des informations de toutes sortes. Je le considère, en ce moment, comme exclu. Nous nous préparons très intensivement à la présidence de l’Union. Je pense que tous ceux qui sont en contact avec nous savent que nous serons à la hauteur de cette tâche.»

Alexandr Vondra,  Mirek Topolánek et Karel Schwarzenberg,  photo: CTK
Le ministre tchèque des Affaires étrangères Karel Schwarzenberg admet qu’il y a dans l’Union européenne un certain scepticisme concernant la capacité de la République tchèque à réagir de façon adéquate, au cours de sa présidence, à de tels défis comme par exemple la crise économique mondiale, le refus irlandais du Traité de Lisbonne ou la situation en Géorgie. A son avis, cela ne pourrait cependant ni mettre en cause ni retarder la présidence tchèque de l’Union:

«Les règles de l’Union européenne ne changent pas et elles seront respectées. Il est vrai que nous ne sommes pas une grande puissance et que nous devons faire face aux problèmes qui seront traités au cours de notre présidence de l’Union européenne. Cela ne sera pas facile et c’est pourquoi nous nous y préparons très soigneusement.»

D’après la presse tchèque ce genre de rumeurs témoigne d’une certaine nervosité dans l’Union européenne qui se voit confrontée à de graves problèmes. On estime en général qu’il serait utile dans cette situation que l’Union ait une direction forte. Il ne sera donc pas facile pour la République tchèque, un petit pays dont le président est considéré comme eurosceptique et dont le gouvernement traverse actuellement une crise, de rassurer ceux qui doutent de ses compétences.