Topolánek : s’il y a un problème entre Prague et Paris, il est surtout médiatique
« Sarkozy n’a pas eu de temps à consacrer aux Tchèques » : ce titre barrait la Une, lundi matin, du quotidien pragois Lidové noviny. Lors de la préparation du sommet du G20 à Berlin ce week-end, le président français et le Premier ministre tchèque Mirek Topolánek ne se sont pas entretenus personnellement mais ont tenté de faire bonne figure. Pour ceux qui pensaient qu’il y avait un problème entre Paris et Prague, il s’agirait en fait surtout d’ « un problème médiatique ».
« Je me réjouis personnellement de rencontrer Nicolas Sarkozy », avait laissé entendre Mirek Topolánek à propos d’une rencontre bilatérale qui devait se dérouler en marge de ce sommet berlinois, mais qui n’a finalement pas eu lieu, faute de temps du côté français selon la version officielle tchèque.
Selon les sources diplomatiques du quotidien Lidové noviny, les Tchèques ont « fait beaucoup d’efforts pour que cette rencontre ait lieu avec la partie française, mais ces efforts n’ont pas été réciproques ».C’est donc pendant la conférence de presse où tous les chefs d’Etat et de gouvernement étaient représentés que le Premier ministre tchèque a parlé des relations entre Prague et Paris, après les déclarations controversées de Nicolas Sarkozy sur les usines françaises délocalisées en République tchèque :
« La discussion sur les mesures à prendre contre la crise seront au programme de nos débats la semaine prochaine lors du sommet informel de Bruxelles. Je ne pense pas que cela doive créer des problèmes entre les différents pays. Et toute la discussion qui a surtout médiatiquement compliqué mes relations avec Nicolas Sarkozy est maintenant derrière nous. »
« Je suis d'accord avec Mirek », a déclaré le président français. Et si Mirek Topolánek et Nicolas Sarkozy ne se sont pas rencontrés, les chefs des diplomaties des deux pays ont dès lundi tenu à préciser lors d’une conférence de presse commune à Bruxelles que tout allait bien entre Paris et Prague.« Nous avons décidé de nous voir, ou au moins de nous parler deux fois par semaine, pendant une longue période, sur beaucoup de sujets », a indiqué Bernard Kouchner, tandis que Karel Schwarzenberg a fait part de son « grand plaisir » de travailler avec Bernard Kouchner et a écarté les « rumeurs selon lesquelles il y a eu des incompréhensions » dans le passé. Les deux hommes devraient prochainement se rendre en Bosnie pour une visite commune.