« La vaccination obligatoire est une option si l'épidémie n‘est pas gérée »

Comme ses voisins, la Tchéquie continue de faire face à une nouvelle vague épidémique. Tandis que le pays est en train de se doter d’un nouveau gouvernement, le gouvernement démissionnaire doit continuer de gérer tant bien que mal la situation actuelle en prenant de nouvelles mesures. L’une d’elles attendues ce lundi soir est la fin de la validité des tests antigéniques dans le pass sanitaire. Seul le test PCR serait désormais accepté. Les explications de Pavla Svrčinová, en charge du service national d’hygiène :

« C'est un pas de plus vers le durcissement des mesures. Après tout, les tests antigéniques sont un peu problématiques dans la mesure où ils sont utilisés comme autotests. Bien qu'ils soient homologués pour ce type d'usage, la manipulation est très importante. Malheureusement, il n'y a aucune preuve que des tests antigéniques ont été réellement effectués. En revanche, le test PCR est plus précis, il permet de dépister une personne avant les premiers symptômes, alors que les tests antigéniques ne sont fiables que chez les personnes qui présentent déjà des symptômes cliniques. Les tests PCR ont une longueur d'avance. »

Pavla Svrčinová | Photo: Archives du Gouvernement tchèque

« Si la situation ne se stabilise pas et que les pourcentages de positivité des tests ne commencent pas à baisser, nous devrons envisager d'autres mesures, comme nous l'avions prévu en août. »

Dans une déclaration du week-end, l'équipe AntiCovid de la future coalition gouvernementale a appelé le ministère de la Santé à ne pas imposer la vaccination obligatoire à l'échelle nationale et à ne pas suivre la voie autrichienne, où un confinement pour les non vaccinés s'applique à partir de lundi. Êtes-vous en contact avec cette équipe AntiCovid ?

Pavla Svrčinová : « Nous sommes en contact et nous avons des réunions régulières le vendredi où nous discutons de nos et de leurs propositions. Nos points de vue ne sont pas très différents. La vaccination obligatoire si l'épidémie n'est pas gérée est une option. Mais nous ne voulons pas encore franchir une telle étape »

Photo: Ondřej Hájek,  ČTK

En République tchèque, il y a désormais plus de 700 personnes infectées pour 100 000 habitants. Ce taux d'incidence est beaucoup plus élevé chez les écoliers. Si certains préconisent le maintien en quarantaine de classes entières en cas de dépistage positif d’un élève, cette mesure continue de faire trembler les parents…

Pavla Svrčinová : « Je ne pense pas que toute la classe en quarantaine soit la voie à suivre. Au contraire, nous commençons à penser qu'un système "test and stay" pourrait être mis en place, où s'il y a un élève positif dans une classe, tous ses camarades de classe seront testés le matin. Mais ici, nous insisterions pour que les tests soient effectués par le personnel médical - ce qui pourrait être un problème dans certaines régions - et les enfants resteraient à l'école. Si un enfant était positif, il rentrerait à la maison. Mais jusqu'à présent, cette question n’est pas encore tranchée. »