L’Académie des Sciences prend la défense de son budget

L’année prochaine l’Etat tchèque accordera à la recherche, au développement et aux innovations 25,9 milliards de couronnes (996 millions d’euros). C’est une diminution de 700 millions de couronnes (27 millions d’euros) par rapport à cette année. Cette diminution risque de frapper notamment l’Académie des Sciences tchèque dont le budget pourrait être radicalement réduit. En 2013 la réduction du budget de l’Académie par rapport à cette année pourrait atteindre 295 millions de couronnes (11 millions d’euros).

Jiří Drahoš

L’Académie des Sciences de République tchèque réunit 51 instituts de recherches en sciences exactes et humaines. Elle compte quelque 6 400 employés. Son organe suprême est le Congrès académique qui élit le président de l’Académie pour un mandat de quatre ans. Actuellement, c’est le chimiste Jiří Drahoš qui occupe ce poste. Il affirme ne connaître aucune raison sérieuse justifiant une coupe aussi radicale dans le budget de son institution :

« Les raisons de la réduction de notre budget de 300 millions de couronnes ne sont pas claires. Cela nous a été présenté par le Conseil pour la recherche scientifique comme une décision politique. Selon cette décision, l’Académie des sciences devrait doter la recherche scientifique dans le domaine industriel et dans celui de l’enseignement supérieur. Personne ne nous a dit pourquoi. Aucune raison rationnelle des réductions de notre budget, qui diminue depuis 2009, ne nous a été donnée. »

Si l’Académie des Sciences est obligée de réduire son budget aussi radicalement, elle sera contrainte, selon son président, de licencier des chercheurs et ne pourra pas acheter le matériel scientifique nécessaire à la recherche chimique, biologique et génétique. La coupe se refléterait aussi dans la baisse des salaires des employés, ce qui pourrait provoquer le départ des meilleurs chercheurs à l’étranger.

Interrogé par la presse sur cette éventuelle coupe dans le budget de l’Académie, le ministre des Finances Miroslav Kalousek, n’a donné qu’une réponse assez évasive en constatant que la décision définitive n’avait pas encore été prise :

Miroslav Kalousek

« Le gouvernement n’a pas approuvé aujourd’hui le montant des moyens qui seront accordés en 2013 à la recherche scientifique mais seulement les limites pour les gérants de différents secteurs de la recherche. Ils doivent maintenant répartir ces moyens et évaluer quelles seront les conséquences de ces limites. Le gouvernement n’a rien approuvé d’autre que la résolution unanime du Conseil gouvernemental pour la recherche scientifique. Nous considérons que ces résolutions feront encore l’objet de négociations politiques. »

Et le ministre de souligner qu’il n’est pas encore possible de définir quel sera en 2013 le budget de l’Académie des Sciences et quelles seront les conséquences de cette décision gouvernementale. Les subventions de l’Etat représentent 42 % du budget de l’Académie des Sciences. Le reste est assuré par les services payés que l’Académie propose à ses clients et les moyens financiers qu’elle reçoit pour la réalisation des projets individuels des fonds de l’Union européenne.