L'admission de dix pays candidats approuvée par le Parlement européen
Le Parlement européen a approuvé l'élargissement de l'Union européenne et l'admission à l'Union de dix pays candidats, dont la République tchèque.
Le vote du Parlement européen a certes démontré que la majorité écrasante des députés approuvent l'élargissement, mais aussi que c'est un processus qui se heurte à certaines réticences. Cela concerne notamment la République tchèque qui, des dix pays candidats, a obtenu le moins de voix. Tandis que pour tous les autres pays candidats, le nombre de députés ayant choisi un vote favorable a dépassé 500, la République tchèque n'a obtenu que 489 des 565 voix possibles. 39 membres du Parlement ont voté contre et 37 se sont abstenus. Pourquoi un tel résultat? Si une partie des députés estiment que l'élargissement arrive trop tôt et que l'Union n'est pas encore prête à accueillir de nouveaux membres, d'autres ont également manifesté leur désapprobation de l'attitude de certains pays candidats face à la guerre en Irak. Ces arguments jouaient cependant un certain rôle dans l'attitude du Parlement vis-à-vis de tous les pays candidats. Parmi ceux qui ont voté contre, il y avait aussi le Français Jean-Marie Le Pen. La République tchèque, elle, s'est heurtée, en plus, à l'opposition de certains députés allemands et autrichiens. Ils ont voté contre l'admission ou se sont abstenus pour manifester leur désapprobation de l'attitude du gouvernement tchèque à l'égard des Allemands des Sudètes et de leur transfert de Tchécoslovaquie en Allemagne au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale. Dix députés bavarois de la CSU et 9 membres de la CDU avaient déjà annoncé, dans la matinée précédant le vote, qu'ils allaient voter contre, parce que la Tchéquie refusait d'exprimer ses regrets et d'abroger la loi sur l'amnistie de 1946 qu'ils considèrent comme discriminatoire. Parmi eux, il y avait aussi le chef de l'Union des Allemands des Sudètes, Berndt Posselt. D'autres députés allemands et autrichiens partageaient ces idées, mais estimaient aussi qu'il faudrait d'abord accueillir la République tchèque au sein de l'Union pour pouvoir poursuivre le débat sur ce problème. Il est donc évident que l'adhésion de la Tchéquie à l'Union européenne ne fera pas disparaître automatiquement les problèmes qui alourdissent les rapports tchéco-allemands et tchéco-autrichiens depuis un demi-siècle.