L'alliance française de Ceske Budejovice, centre de la francophonie en Bohême du sud

Direction aujourd'hui la ville de Ceske Budejovice, principale ville de la région de Bohême du sud, pour une visite de l'alliance française, sur la place Premyslide Otakar, la plus grande place du pays. L'alliance française, centre incontournable de la francophonie pour toute cette région frontalière avec l'Allemagne et l'Autriche, un centre où l'on vient prendre des cours de français, mais pas seulement.

Pourquoi apprenez-vous le français, et pourquoi ici à l'alliance française de Ceske Budejovice?

« - Moi je suis d'ici, et avec l'alliance c'est mieux pour moi.

- Moi, je voudrais travailler en France, c'est la raison pour laquelle je suis ici. Et puis, j'aime la France et voudrais connaître la vie et la culture en France, l'histoire, les monuments historiques, le vin...

- C'était mon rêve de jeunesse d'apprendre le français. J'ai fait beaucoup de voyage en France et j'ai besoin de parler la langue...

- Moi, j'apprends aussi le français à l'école, mais au lycée je n'ai pas tellement la possibilité parce que tous mes camarades de classe veulent apprendre l'anglais et l'allemand... et c'est mieux ici, j'aime les leçons... »

Nicolas Roussel, vous donnez vous-même des cours de conversation, parfois dans ce café de l'alliance française. Les cours de français représentent-ils la principale activité de cette alliance dont vous êtes le directeur depuis quelques mois?

« Non, ça ne représente pas la principale activité. L'alliance française a deux objectifs : d'abord promouvoir la langue française et deuxièmement promouvoir la culture française et francophone donc on essaie de compléter ces deux objectifs dans le but d'aider nos étudiants et de proposer au public local un volet culturel français, qui l'intéresse, car le public est assez francophile ici. »

Combien d'étudiants et combien de cours par semaine ?

« En semaine, il doit y a voir une trentaine d'heures de cours et sur l'année on a entre 400 et 550 étudiants. »

Vous dîtes que les gens sont assez francophiles dans cette région coincée entre l'Allemagne et l'Autriche - qu'est-ce qui les attire à l'alliance française, les tarifs par exemple ?

« Les tarifs jouent, c'est certain. Les cours à l'alliance coûtent à peu près la moitié de ce que coûtent des cours de français ailleurs mais aussi des cours d'anglais et d'allemand. En dehors de ça, ce qui attire le public à l'alliance française, c'est la possibilité d'avoir des professeurs natifs de France, la possibilité de rencontrer des Français qui gravitent autour de l'alliance et il y a la médiathèque, et la situation géographique de l'alliance - sur la place centrale, on a une très bonne visibilité. Il y a également un attrait pour toutes les activités culturelles. »

Lesquelles en particulier ?

« Je les classerais en plusieurs grands moments dans l'année. Le premier, c'est la fête de la francophonie au mois de mars. Cette année, elle se déroule tout le mois et comprend des actions culturelles aussi variées que des cafés littéraires, des expositions, un concert, des séances de cinéma et un cycle de documentaires. Cette année, on consacre notre fête de la francophonie à la Suisse et on va travailler avec eux sur la littérature suisse et sur un cycle de documentaires suisses. Cela commence le 6 mars par de la littérature et finit le 31 mars avec un concert. »

« Après, au mois d'avril, c'est le grand événement culturel de l'année ici : les journées françaises de Bohême du sud, avec un programme encore plus chargé. C'est le moment où la coopération entre Lorient et Ceske Budejovice, les deux villes jumelées, est la plus visible. Donc on essaie de mettre en place une programmation très bretonne - je dirais qu'on a un public breizhophile ici. Suite à ces journées françaises, on a une période un peu plus calme et on reprend au mois de novembre le troisième grand événement de l'année qu'est le festival du film français. L'année dernière fut une excellente année, on a constaté une progression du nombre de spectateurs de plus de 40% - supérieure à la moyenne nationale - et les chiffres étaient très proches de ceux de Brno par exemple. »

Qui vous aide à financer vos projets ?

« On travaille avec plusieurs partenaires, car l'alliance toute seule aurait un petit peu de mal. On travaille beaucoup avec la mairie de Lorient en suivant le jumelage, avec les partenaires locaux bien sûr : la mairie de Ceske Budejovice et le conseil régional de Bohême du sud. On travaille aussi avec les sponsors, des entreprises françaises implantées en région et qui nous suivent. Et ensuite on essaie de canaliser les énergies positives qui tournent autour de toutes nos actions pour arriver à amplifier et à faire mieux. »