L’appartenance au parti communiste – un défaut cosmétique?
Ce mardi, le cabinet démissionnaire de Mirek Topolánek a donné son aval au projet de loi constitutionnelle servant à raccourcir le mandat de la présente Chambre des députés.
« Ce sera un mandat de cinq mois, pendant lesquels une équipe d’experts aura pour tâche prioritaire d’assurer la présidence européenne, de préparer le budget de l’Etat, d’assurer une évolution tranquille dans le pays jusqu’aux élections anticipées à la mi-octobre. »
Proposé par le Premier ministre sortant Mirek Topolánek, cet ancien directeur du Bureau des statistiques, âgé de 58 ans, possède une qualité rare : il fait l’objet d’un consensus général, car il plaît tant à la coalition gouvernementale démissionnaire qu’à l’opposition social-démocrate et au président Vaclav Klaus. Plus embarrassés par ce choix sont en revanche tous ceux qui, tout en reconnaissant à Jan Fischer ses qualités professionnelles, ont du mal à digérer son appartenance au parti communiste dans les années quatre-vingts, années de la dure « normalisation » du régime. Certains commentaires dans la presse vont aussi dans ce sens. Dans l’édition de vendredi du quotidien Lidove noviny, la critique théâtrale Jana Machalicka a écrit :
« Un homme qui a adhéré au PCT en 1981 pour le quitter en 1989 n’est qu’un simple carriériste. C’est son affaire, mais je ne veux pas le voir à la tête de ce pays… Je perçois d’un mauvais œil que vingt ans après la chute du communisme, l’appartenance à cette organisation abominable soit considérée comme une chose insignifiante… comme un défaut cosmétique. »
Et où en est l’opinion publique, l’année du 20e anniversaire de la fameuse Révolution de velours ? Selon les résultats d’un mini-sondage réalisé par Lidové noviny et publiés ce mardi, plus de 60 % des personnes interrogées n’accordent aucune importance au fait qu’un ancien cadre de la nomenklatura soit le chef du gouvernement du pays.
Pour sa part, Jan Fischer affirme aujourd’hui ne posséder aucune ambition politique et se dit désireux de reprendre ses activités de statisticien dès que son mandat ministériel aura été mené à bien.