Laurent Jacob : « Le palmarès du Fresh Film Fest est à la hauteur de la sélection »

Laurent Jacob, photo: www.freshfilmfest.net

Laurent Jacob est directeur de la sélection à la CinéFondation, une sorte d'observatoire de la création estudiantine à travers le monde dans le cadre du Festival de Cannes. Le fils du directeur du célèbre festival de cinéma était présent cette année au Fresh Film Fest qui s'est achevé le 26 août à Karlovy Vary, il a accepté de répondre aux questions de Radio Prague qui lui a demandé comment s'était déroulé le festival.

« Cela dure quatre jours, et ils montrent énormément de films en quatre jours. Il y a des compétitions pour les fictions, les documentaires, les films d'animation, les films expérimentaux, et il y a plein d'événements en dehors de la compétition, il y a des rétrospectives, ils montrent énormément de choses. Paradoxalement, dans la compétition cette année - je ne sais pas les autres années - il y avait peu de films tchèques. Il y avait deux films d'animation de la FAMU, mais dans la section fiction et documentaire, il n'y avait pas grand-chose. Moi j'ai regardé une séance de films de la FAMU choisis par une revue tchèque. Mais une des utilités de ce voyage a été de prendre des contacts avec des responsables de la FAMU pour améliorer les liens entre la CinéFondation et la FAMU et nous permettre de voir le plus de films possibles de leurs étudiants. Sinon, la sélection était vraiment très bonne. C'est un des festivals où je suis allé où j'ai trouvé la sélection excellente. J'ai vu un documentaire excellent, de Slovaquie, sur une femme tzigane et ses quinze enfants, sa relation avec son mari. C'était vraiment très beau. Dans la compétition, les films qui ont gagné des prix étaient un film finlandais, fait par une Polonaise, Lilli, un film assez dur, âpre sur une jeune droguée, et un très bon film d'animation anglais qui s'appelait Milk Teeth et pour une fois, le palmarès a été à la hauteur de la sélection, c'est-à-dire que le jury a très bien fait son travail et il a donné, à mon avis, les bons prix aux bons films. Et c'est très rare dans les festivals, je n'ai trouvé aucun film nul. Il y a des films que j'ai préférés à d'autres, c'est subjectif. Mais il n'y avait pas de choses infréquentables. »

C'est plutôt une bonne nouvelle...

« Oui, c'est plutôt agréable d'aller à des festivals où on est sûr de voir des choses bien. »

Parmi les films que vous avez vus, y a-t-il des films que vous voudriez montrer l'an prochain à la CinéFondation ?

« Peut-être, on va regarder. Peut-être le film d'animation anglais qui sort de la National Film and Television School. On va peut-être lui demander de nous envoyer le film, le regarder, lui demander dans quel autre festival il est passé. Un des problèmes de la CinéFondation c'est qu'on ne montre pas de documentaires. Là, on a vu pas mal de très bons documentaires, mais ce ne sera probablement pas pour nous. »

C'est un choix, de ne pas montrer de documentaires ?

« C'est un choix. Cannes est essentiellement un festival de fiction. Donc comme la CinéFondation est une sorte de réservoir pour les générations futures qui reviendront à Cannes avec leurs longs métrages après avoir montré leurs courts métrages d'école à la CinéFondation, c'était logique qu'on s'intéresse principalement à la fiction. Depuis deux ou trois ans, je montre un ou deux documentaires où il y a quand même un peu de fiction, qui sont mis en scène parfois. C'est vrai que parfois, la frontière est floue entre le documentaire et la fiction. C'est souvent des films intéressants, ceux qui bénéficient des deux aspects. »

Retrouvez la suite de cet entretien avec Laurent Jacob, directeur de la sélection de la CinéFondation, dans la prochaine rubrique culturelle.