Le 17 novembre en 2009

Photo: Štěpánka Budková
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A l’occasion de la journée annoncée dans le calendrier comme la Journée de lutte pour la liberté et la démocratie, Tchèques et Slovaques ont célébré, mardi, le vingtième anniversaire de la première des manifestations qui, en 1989, ont abouti au renversement du gouvernement communiste et à l’élection du dissident Václav Havel président de la République. A Prague, plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées et ont emprunté le même tracé que les étudiants il y a vingt ans.

Photo: Štěpánka Budková
Malgré l’interpellation d’une cinquantaine de partisans de l’extrême droite, c’est dans le calme que se sont déroulées les rassemblements organisés en souvenir de la manifestation étudiante qui, le 17 novembre 1989, avait marqué le point de départ du processus appelé « révolution de velours ». C’est une évidence, les Tchèques n’ont pas célébré l’effondrement du communisme dans leur pays avec l’enthousiasme qui a été celui des Allemands la semaine dernière lors des cérémonies organisées en souvenir de la chute du Mur de Berlin.

Photo: Štěpánka Budková
Vers seize heures, environ 5 000 personnes se sont toutefois rassemblées dans le quartier d’Albertov, là où 15 000 étudiants avaient entamé, en 1989, leur marche de protestation contre le régime. Plusieurs centaines d’autres personnes se sont ensuite jointes au défilé à mesure que celui-ci se rapprochait de l’avenue Národní, dans le centre-ville, là où les forces de l’ordre avaient alors brutalement réprimé la révolte pacifique. Sur place, un feu d’artifice symbolisant la chute du rideau de fer a d’abord été tiré avant que Václav Havel ne salue la foule et que place ne soit faite à un concert.

Photo: Štěpánka Budková
Quelques centaines de mètres plus loin, sur la place Venceslas, le même Havel s’est ensuite adressé aux quelque 2 500 personnes présentes à un autre rassemblement organisé par les étudiants visant à rappeler à la population l’importance de s’engager dans la vie politique et sociale du pays. L’ancien président a également invité les Tchèques à être moins passifs et à ne pas renoncer à s’intéresser aux thèmes politiques d’aujourd’hui :

Václav Havel,  photo: CTK
« J’ai la plus haute estime pour cette initiative des étudiants car elle souligne la nécessité que chaque citoyen s’engage publiquement, prenne sa part de responsabilité, et ce afin que nous n’ayons pas peur de la politique mais, au contraire, que nous ayons envie de nous y engager. C’est dans l’intérêt de tous et cela contribue à faire en sorte que les conditions soient meilleures que ce qu’elles nous semblent être aujourd’hui. »

Photo: Štěpánka Budková
Plus tôt dans la journée, et comme chaque année, les principaux responsables politiques s’étaient succédés devant le mémorial aux manifestations du 17 novembre 1989. Autre grande figure politique des ces vingt dernières années dans le pays, l’actuel président Václav Klaus a été accueilli au moment de son passage par les sifflets de dizaines de personnes présentes et les applaudissements de dizaines d’autres.
Jan Ficher et Václav Klaus,  photo: CTK
Une preuve que l’évolution et les changements intervenus en République tchèque depuis 1989 ne satisfont pas tout le monde, mais aussi une manifestation d’opinion que Václav Klaus a qualifiée de chose naturelle en démocratie.