Que pensent les Tchèques de leur révolution et de ses conséquences ?
Les célébrations du 20e anniversaire de la révolution de Velours et de l’effondrement du régime communiste battent leur plein en République tchèque. Parallèlement, la presse et des personnalités de la vie politique tchèque s’interrogent sur la signification et les retombées de ce tournant historique. Une enquête organisée par l’agence Median pour le journal Mladá fronta Dnes révèle des attitudes très diverses de la population tchèque vis-à-vis des événements de novembre 1989 et de leurs conséquences pour la vie du pays.
«Pour moi, une chose est certaine. Les événements survenus dans notre pays il y a vingt ans sont liés, pour moi, à une personne concrète, et c’est mon prédécesseur à la présidence de la République, Václav Havel. J’aimerais le remercier de cette façon pour tout ce qu’il a fait pour l’acquisition de notre liberté.»
Quant à Václav Klaus, il est qualifié de personnalité la plus importante de ces vint dernières année par 12 % des participants à l’enquête. La majorité estime que les changements survenus dans le pays après la chute du communisme sont positifs. Pour 26 %, ces changements sont même très positifs, pour 28,5 % plutôt positifs. Par contre, presque 25 % des Tchèques interrogés considèrent l’évolution d’après novembre 1989 comme très ou plutôt négative.L’enquête reflète cependant aussi des opinions beaucoup plus critiques sur les réformes économiques réalisées dans le pays après la chute du communisme. 27 % des personnes interrogées ne les considèrent pas comme réussies et selon 35 % ces réformes n’ont été profitables que pour une minorité privilégiée au détriment de la majorité. 26 % estiment que ces réformes ont été justes sur le principe mais souvent mal réalisées.
De même la comparaison entre les hommes politiques d’avant et après la révolution de Velours montre une certaine réticence d’une partie de la population vis-à-vis de la scène politique actuelle. Selon 37 % des Tchèques interrogés, les politiciens actuels ne font qu’utiliser un autre langage, mais au fond sont les mêmes que leurs prédécesseurs. 14 % estiment que leur niveau est inférieur à celui des hommes politiques avant 1989 et 31 % pensent que ce niveau est quand même plus élevé.Les avis diffèrent également en ce qui concerne les causes de la chute du communisme. Tandis que 38 % sont convaincus que le régime s’est effondré sous la pression de la population, 30 % pensent que le changement a été préparé et dirigé «d’en haut » par les milieux politiques. Presque 20 % considèrent que le régime s’est effondré pour des raisons économiques et que cet effondrement était tout simplement inévitable.