Le 1er décembre - Journée de la lutte contre le SIDA

Vers la fin de l'année dernière, 40 millions de personnes atteintes du virus de l'immunodéficience humaine, le VIH, vivaient sur notre planète, dont 90% dans des pays en voie de développement et 25 millions en Afrique subsaharienne. Quelle est la situation en République tchèque ? Une question pour Astrid Hofmanova.

Au début du troisième millénaire, la République tchèque compte, d'après les statistiques officielles, 524 personnes séropositives, ce qui la range parmi les pays européens les moins touchés par ce fléau. Paradoxalement, nous devons cette situation favorable au rideau de fer qui, tout en réduisant au minimum le contact avec l'Occident, limitait l'entrée de personnes contaminées dans la Tchécoslovaquie communiste, au cours des années quatre-vingts. Après la chute du régime communiste en 1989, rien ne pouvait plus empêcher la propagation du sida dans notre pays. Mais, grâce à des expériences médicales de cette maladie en Occident, on a réussi à la limiter, notamment dans des groupes à risque. Depuis, pas plus qu'une cinquantaine de personnes contracte ce virus chaque année, ce chiffre demeurant plus ou moins stable ces dernières années. La République tchèque doit ce résultat positif aussi à des dépistages obligatoires : les donneurs de sang les subissant depuis 1986 et les femmes enceintes depuis 1999. Quant au traitement des patients séropositifs ou sidéens, ces derniers jouissent des soins médicaux qui n'ont pas leur égal dans le monde entier. Selon une nouvelle loi, les personnes chez lesquelles on dépiste la séropositivité sont obligées de suivre un traitement. Celui-ci est non seulement remboursé entièrement par l'assurance-maladie mais présente aussi certains avantages non moins négligeables. Le Centre du sida à l'hôpital pragois Na Bulovce, qui coordonne le traitement de tous les patients séropositifs dans le pays, fait partie d'un réseau mondial des centres qui ont le privilège de faire des essais cliniques de nouveaux médicaments. Pour beaucoup, c'est leur ultime espoir. Les malades tchèques peuvent profiter aussi des services de la Maison de la lumière, appelée ainsi d'après un établissement semblable en Suisse. Ils y trouvent non seulement une aide mais aussi l'hébergement lorsqu'ils ne veulent ou ne peuvent plus vivre en famille.

Auteur: Astrid Hofmanová
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