Le 2 mai 1955, un monument à Staline a été inauguré à Prague

Le monument à Staline sur l'esplanade de Letna

Beaucoup de Pragois s'en souviennent encore... Pendant près de sept ans, le panorama de Prague avait pour l'une de ses dominantes, un immense monument au leader soviétique le plus redouté, Iossip Vissiarionovitch Staline. Il a été inauguré, le 2 mai 1955.

Le monument à Staline sur l'esplanade de Letna
Le monument à Staline, décédé, à l'époque, depuis deux ans déjà, a été dressé sur l'esplanade de Letna, au-dessus de la Vltava, non loin du Château de Prague. Il a été construit en béton armé, couvert de granit. L'immense construction représentant Staline, en grandeur nature, suivi de quelques personnages de prolétaires tchèques et soviétiques, s'offrait à la vue un peu partout à Prague.

Les premières pierres de l'édifice, acheminées vers Prague de toutes les régions tchécoslovaques, avaient été posées, déjà, en décembre 1949. Le fait que, Staline soit mort en mars 1953, n'a rien changé à la décision des communistes tchécoslovaques, staliniens convaincus, d'achever la construction monstrueuse, histoire de faire preuve de leur dévouement et de leur fidélité à l'ex-numéro un soviétique. Le tout, à l'époque où les autres Etats communistes, y compris l'Union soviétique, commençaient à manifester une certaine distance par rapport aux pratiques du camarade Staline, époque où l'expression « le culte de la personnalité » ne tardera pas à entrer, tant bien que mal, dans le vocabulaire de leurs représentants.

Au XXème congrès du Parti communiste de l'Union soviétique, en 1956, les crimes de Staline sont dénoncés. Toutefois, le monument à Staline à Prague y survivra pendant quelques années encore. Il faudra attendre jusqu'à l'année 1962, pour que les dirigeants tchécoslovaques décident de sa liquidation. Techniquement parlant, la tâche s'annonce presque aussi difficile que l'édification du monument: c'est d'une manière répétitive qu'il faut le faire sauter.

Le monument une fois disparu, son socle avec de drôles d'espaces souterrains et environnants, demeurent sur place. Le problème de leur prochaine utilisation ne cesse d'alimenter des polémiques au sein de la municipalité, parmi les architectes et les citoyens. A l'approche des législatives de juin, une question est, peut-être, d'actualité. Un politicien installera-t-il à la place de la statue son portait géant, comme cela a déjà été le cas ?