Le 25 janvier 1946, la dernière étape du transfert des Allemands des Sudètes a commencé

Odchod lidí ze zabraného pohraničí

Un événement qui ne cesse d'éveiller les émotions même 60 ans après, et qui tombe le 25 janvier : le jour-là, en 1946, la troisième étape dite organisée du transfert des Allemands des Sudètes de la Tchécoslovaquie a commencé. Le 25 janvier 1946, le premier train amenant des Allemands expulsés est arrivé à la gare de Furt im Wald, en Bavière.

Avant la Deuxième Guerre mondiale, 3 477 000 Allemands vivaient sur le territoire de la Tchécoslovaquie. Selon les données du ministère allemand pour les Affaires des expulsés, 2 921 000 Allemands des Sudètes qui ne pouvaient pas prouver leurs attitudes anti-hitlériennes ont été transférés, à la fin de la guerre. D'autres 170 000 antifascistes allemands sont partis sans y être obligés. Les historiens sont d'accord sur le fait que le transfert et ses suites ont fait 20 000 morts : 5 596 d'entre eux sont décédés d'une mort violente, à la suite des excès commis.

Le transfert s'est déroulé en trois étapes : La première a eu lieu encore avant la fin de la guerre, quand fuyaient les sympathisants du régime nazi et ceux qui avaient commis des crimes de guerre. La deuxième étape dite sauvage est limitée par les mois de mai et d'août 1945, date de la conférence de Potsdam des puissances victorieuses qui a décidé du transfert des Allemands de Tchécoslovaquie. La troisième étape, organisée, qui a suivi dès janvier 1946, se déroulait sous la surveillance du Conseil allié de contrôle et de la Croix rouge internationale. La Tchécoslovaquie n'était pas l'unique pays de laquelle les Allemands étaient déplacés : c'était le cas de pays tels que la Pologne, la Hongrie, les pays baltes, le Danemark, la Belgique, la Yougoslavie et la Roumanie.

Bernd Posselt,  photo: CTK
Nous rappellerons que le premier acte du président Vaclav Havel a été de présenter, en janvier 1990, une excuse officielle et une condamnation du transfert des Allemands des Sudètes. Dans la Déclaration tchéco-allemande signée en 1997, Prague et Berlin se sont excusés des torts du passé. En août dernier, le Premier ministre, Jiri Paroubek, s'est excusé auprès des anciens citoyens tchécoslovaques membres de la minorité allemande qui avaient lutté contre le régime nazi et dont les mérites n'avaient jamais été reconnus. Il a aussi regretté que certains d'entre eux soient devenus les victimes de la vengeance aveugle ou aient été expulsés avec la majorité des Allemands du pays. Le président des rassemblements des Allemands des Sudètes, Bernd Posselt, a salué, mardi, à la TV tchèque, ce geste de Jiri Paroubek, en déclarant que « quoi qu'il ne s'agisse que d'un petit pas, il est bien de le faire, si l'on ne peut pas avancer plus rapidement. »