Le 95e anniversaire de l’Institut Jedlička pour les enfants handicapés

L’Institut Jedlička pour les enfants handicapés

L’institut Jedlička à Prague, spécialisé dans la réhabilitation et l’éducation des enfants handicapés, a fêté lundi ses 95 ans, par une journée portes ouvertes.

L’institut baptisé du nom de son fondateur, le docteur Rudolf Jedlička, a vu le jour en avril 1913, dans une maison non loin de Vyšehrad : à l’époque, c’était un établissement pour le traitement et l’éducation des rachitiques et invalides. A la question de savoir comment l’institut Jedlička a changé, avec le temps, son directeur Jan Pičman dit:

« Sous le socialisme, il était plutôt refermé sur lui-même, car les handicapés ne devaient pas être trop en vue. Après que l’institut a passé, en 1990, sous la tutelle de la municipalité de Prague, nous avons renoué avec l’idée de départ : être un établissement permettant une réhabilitation complète et mettant un accent particulier sur l’enseignement et l’école. »

La spécificité de l’institut Jedlička tient justement au fait qu’il concentre en un seul endroit toutes sortes de réhabilitation et plusieurs types d’écoles spéciales, depuis la maternelle jusqu’aux études secondaires. Aujourd’hui, il accueille près de 180 clients qui y sont également hébergés durant leurs études. Au moment où ils quittent l’institut - chaque année, cela représente à peu près une trentaine de personnes, on les aide à trouver un emploi et un logement sans barrière.

La connotation un peu négative du mot institut, la direction cherche à s’en débarrasser. D’où son nouveau logo: ‘Institut non institutionnel’. Son souci est aussi de changer le regard du large public sur les établissements pour handicapés. Pour savoir comment il est perçu par l’opinion publique, il a même commandé un sondage. Avec quel résultat ? On écoute Jan Pičman:

« 95 % des personnes interrogées sont au courant de l’existence de l’institut Jedlička à Prague, mais la majorité d’entre eux pensent que c’est un institut pour handicapés mentaux, éventuellement un ghetto fermé où on vit ses derniers jours. Il faut leur dire que nos clients sont des enfants limités dans leurs capacités motrices, soit à la suite de poliomyélite enfantine, soit à la suite d’accidents graves. Il est important de lutter pour changer cette vision, pas tellement pour nous-mêmes mais pour ces personnes. »

Jan Pičman souligne par ailleurs la situation géographique avantageuse de l’institut Jedlička, à proximité du centre de Prague, en estimant que cela est bénéfique pour l’ensemble de la société :

« Après les cours, les enfants peuvent grâce au métro tout proche aller sans problème au centre-ville par exemple et en revanche, pour les visiteurs de Vyšehrad il est bon de rencontrer les gens qui ont l’air un peu différent mais qui font partie de notre société. »

Cet avantage a été réaffirmé lundi, par le maire de Prague, Pavel Bém qui, à l’occasion des 95 ans de l’institut Jedlička lui a offert, entre autres cadeaux, une attestation symbolique lui garantissant qu’il restera dans ses locaux historiques. Car des pressions ont été exercées sur l’institut pour l’inciter à se délocaliser dans des zones moins lucratives dans la banlieue de Prague. Pour ce qui est, en conclusion, des plans à l’avenir, l’institut veut rendre ses services encore plus spécialisés et adaptés aux besoins individuels de ses patients.