Le biathlon tchèque en croisade contre le dopage
Le scandale du dopage institutionnalisé en Russie constitue, ces derniers mois, un des thèmes majeurs de l’actualité sportive. Discipline en plein développement en République tchèque ces dernières années, le biathlon a lui aussi était touché par cette affaire, de nombreux cas de dopage ayant été dénoncés. C’est la raison pour laquelle, aux côtés notamment de Martin Fourcade, très engagé, les biathlètes tchèques réclament à l’IBU (International Biathlon Union), qu’ils estiment trop passive, l’instauration de règles plus strictes que celles actuellement en vigueur pour lutter plus efficacement contre le fléau.
Michal Šlesingr et les autres biathlètes tchèques sont soutenus dans leur démarche par leur fédération nationale, qui, que ce soit en République tchèque ou à l’étranger, jouit d’une excellente réputation. Et ils sont même soutenus très concrètement selon le président de la Fédération tchèque de biathlon, Jiří Hamza :
« Nous avons adressé une deuxième lettre ouverte à l’IBU depuis la publication du rapport McLaren (rapport d'enquête sur le trucage des tests antidopage lors des JO d'hiver de 2014 à Sotchi) qui fait état de trente-et-un biathlètes russes. Pour résumer, il nous semble que l’IBU ne prend pas les mesures adaptées à la gravité de la situation. Pour l’instant, les noms des coupables n’ont pas encore été communiqués et aucune sanction n’a été prise à l’encontre de la Russie. Or, nous pensons qu’une chose comme un système de dopage organisé par un Etat ne devrait plus exister aujourd’hui. »La République tchèque, comme une bonne soixantaine de biathlètes de différents pays, exige donc des mesures rapides, concrètes et très sévères ; des mesures qui, toujours selon Jiří Hamza, doivent être le résultat d’une discussion instructive entre toutes les parties intéressées :
« Bien sûr, nous ne pouvons rien entreprendre sans l’agrément des premiers concernés, qui sont les sportifs. Mais notre position est très claire. La question est de savoir quelle sera celle du reste du monde du biathlon. Nous avons discuté de la chose avec des pays comme la Norvège ou la France. Je pense pouvoir affirmer que la volonté de l’immense majorité est d’avoir un sport propre avec une tolérance zéro pour le dopage. Mais il faut être réaliste et aussi tenir compte du fait qu’il y a beaucoup de fédérations des pays de l’Europe de l’Est ou post-russes qui sont influentes au sein de l'IBU. C'est pourquoi il faut continuer de discuter de façon à trouver une solution qui puisse satisfaire le plus grand monde plutôt que de faire comme si rien ne s’était passé. Ce serait là la pire des solutions. »Une hypocrisie vivement critiquée aussi par Martin Fourcade, mais qui n’est pas propre non plus seulement au biathlon.