Le changement climatique au cœur du festival One World
La 22e édition du festival du film documentaire One World (Jeden svět), s’est ouverte jeudi soir à Prague. Organisé par l’ONG tchèque People in Need, ce festival international consacré aux droits de l’Homme dure jusqu’au 14 mars à Prague puis se déplace dans toute la République tchèque ainsi qu’à Bruxelles. Cette année, l’écologie est au cœur de cet événement cinéma devenu incontournable dans l’année culturelle.
Au total, ce sont 133 documentaires, sélectionnés parmi 1 500 films, qui seront diffusés dans huit cinémas de Prague. En plus des films, le public pourra profiter d’ateliers organisés en lien avec les thématiques des documentaires, de concerts ou encore de l’exposition de photographies du Danois Jan Grarup, huit fois vainqueur du concours annuel World Press Photo. Innovation de ces dernières années, la réalité virtuelle s’invite également au festival pour des films et des conférences à la galerie DOX. Ondřej Moravec, directeur de la programmation et initiateur de la réalité virtuelle dans le festival, nous décrit le projet.
« Nous allons créer, en collaboration avec le studio Green Decor, une forêt morte, que vous pouvez voir également sur nos panneaux publicitaires. Dans cette forêt morte, nous mettons en place une réalité virtuelle et vous pourrez expérimenter le projet de la nature à l’intérieur. Cela devrait être comme une sensation de bipolarité, d’être dans une forêt morte, mais avec la réalité virtuelle vous exprimez quelque chose qui est en vie. Nous voulons que les gens pensent plus aux problèmes écologiques. »Si le festival est porté sur les droits humains, l’écologie et le changement climatique sont en effet cette année au cœur du festival. Cette édition s’intitule d’ailleurs « Not Till a Hot January », qu’on pourrait traduire comme : « Pas avant un mois de janvier chaud ».
« C’est pour décrire le fait que l’on attend quelque chose qui à la base n’était jamais supposé se produire [un mois de janvier chaud, ndlr], mais qui est de plus en plus probable avec le changement climatique. C’est notre ligne de communication. D’une part, nous voulons sensibiliser les gens là-dessus, et à propos d’autres phénomènes liés au changement climatique. Nous pensons que ce n’est pas seulement une problématique écologique mais également une question concernant les droits humains. C’est pourquoi nous nous concentrons dessus cette année. D’autre part, nous voulons garder un certain sens de l’humour en lien avec le sujet. »
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Une des catégories de films du festival est d’ailleurs consacrée aux questions environnementales, à côté d’autres catégories comme « Lacunes du système », « Diagnostic » ou encore « Masculinité et féminité ». Si les 133 documentaires sont issus de soixante pays différents, une autre catégorie est entièrement dédiée aux réalisateurs et réalisatrices tchèques, comme l’explique Ondrej Moravec :
« Dans cette catégorie, nous voulons montrer les films récents, ou les films qui ont déjà du succès. Par exemple, nous projetons le film Caught In The Net, un documentaire qui connaît déjà un grand succès. Le nombre de visionnages pour un documentaire est énorme et nous le montrons, nous voulons donner aussi de l’espace à ces films. C’est une de nos catégories les plus populaires, parce que les gens ne veulent pas seulement voir ce qui se passe dans le monde mais aussi ce qui se passe en République tchèque. »
Le festival One World a lieu à Prague jusqu’au 14 mars, puis se poursuivra en région. 35 villes tchèques accueilleront le festival jusqu’en avril, diffusant chacune de cinq à cinquante documentaires issus de la sélection de Prague. One World s’achèvera ensuite à Bruxelles du 21 au 29 avril.
Toutes les informations concernant les événements du festival sont disponibles sur le site : www.oneworld.cz.