« Le chemin de la vie » : une exposition sur Rabbi Loew et le Golem au château de Prague
400 ans se sont écoulés depuis la mort du Rabbi Loew, qui est toujours enterré dans le vieux cimetière juif de Prague. A cette occasion, le Château de Prague, en coopération avec le Musée juif de la ville, présente une exposition sur le créateur de la légende du Golem, cherchant ainsi à révéler toute la richesse de l’œuvre de l’illustre rabbin.
Vraisemblablement né à Poznań, en Pologne, autour des années 1520, Juda Liva ben Betsalel, appelé Rabbi Loew, a été le rabbin de la capitale de la Bohême entre 1573 et 1609. Il est également connu sous le nom de Maharal de Prague, une abréviation de « Notre grand enseignant, le Rabbi Loew ». Il est aujourd’hui connu à travers le monde, attaché à la légende du Golem, cet être d’argile à qui le rabbin aurait donné la vie pour protéger le quartier juif de Prague mais qui aurait connu une fin tragique. La légende du Golem de Prague est l’une des plus importantes de la culture juive d’Europe de l’Est. Mais l’objectif de l’exposition est surtout de mieux faire connaître toute l’ampleur de l’œuvre de Rabbi Loew. Leo Pavlát, du Musée juif de Prague, est l’un des commissaires de l’exposition :
« Il faut dire qu’à cause de la légende du Golem, Rabbi Loew n’est pas assez connu. Il est très important du point de vue pédagogique parce qu’il a utilisé des méthodes pédagogiques qui ont été reprises les siècles suivants. Et il a une vision très originale en ce qui concerne l’Homme, Dieu, et l’importance de la terre promise. Il est aussi très apprécié par les Hasidim au XVIIIe siècle et par les sionistes religieux. Nous sommes très heureux de pouvoir aussi présenter les résultats des travaux des experts du Musée juif parce qu’ils ont découvert beaucoup de détails qui n’étaient pas connus en ce qui concerne les origines de la famille de Rabbi Loew et sa famille élargie. »
Pouvez-vous donner des exemples de ce que l’on peut trouver dans l’exposition ?
« Il y a ici 200 artefacts. Parmi eux, il y a des livres, qui sont les premières éditions des œuvres de Rabbi Loew. Il y a aussi des rideaux de synagogue qui lui sont contemporains, il y a aussi beaucoup de dessins et des photos »Parmi les objets phares de l’exposition, un document unique datant de 1597, issu des archives nationales de Vienne, où est apposée la signature de l’érudit. On peut aussi admirer une clochette de table faite d’un alliage de plusieurs métaux selon les instructions de la Kabbale. On y trouve aussi toutes sortes d’objets religieux ayant un lien direct ou indirect avec Rabbi Loew, comme la réplique du tombeau de l’un de ses parents – l’original n’ayant naturellement pas pu être déplacé du cimetière juif de Prague. Toujours à propos du cimetière, on peut voir un document plus insolite, à savoir un cliché pris par la StB qui surveillait la tombe du rabbin, soupçonnant les opposants de l’utiliser pour y déposer des messages secrets. L’exposition essaie aussi de montrer à quoi pouvait ressembler le ghetto juif de la capitale à l’époque du rabbin.
Enfin, la légende du Golem n’est naturellement pas oubliée ; à travers des peintures et des livres publiés les siècles suivants, l’exposition montre toute la place du Golem dans la culture tchèque.
L’exposition se tient dans les écuries impériales du château jusqu’au 8 novembre prochain.