Le cinéma d’animation tchèque à l’honneur aussi du Festival de La Rochelle

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« Vive le cinéma d’animation tchèque ! » : tel est l’intitulé de l’une des sections figurant au programme de la 42e édition du Festival international du film qui se tient cette semaine à La Rochelle. Au total, pas moins de trente-et-un films tchèques, parmi lesquels les plus grands classiques, sont présentés à un public traditionnellement très nombreux. Mais le festival de La Rochelle n’est pas le premier en France à mettre l’animation tchèque à l’honneur. Avant lui, pas moins de cinq autres festivals, L’Europe autour de l’Europe, La Semaine du cinéma étranger, A l’Est du nouveau, Le Forum des images et Ciné Junior, avaient fait ce choix cette année. Directeur du Centre culturel tchèque à Paris, Michael Wellner-Pospíšil explique d’où provient cet intérêt des Français pour un art, le cinéma d’animation tchèque, dont la réputation n’est plus à faire :

« Je pense que cela est dû à la tradition et à l’histoire. Les marionnettes tchèques ont toujours été très connues en France, comme les films de Jiří Trnka ou ceux de Karel Zeman qui, ensuite, a commencé à utiliser des techniques un peu différentes de ce que l’on appelle le film de marionnettes. Tout cela explique que l’intérêt pour le cinéma d’animation tchèque reste très vivant en France, ce que confirme également la sortie de films de Zeman en salles comme ‘Les Aventures fantastiques’ ou ‘Le Dirigeable volé’. Certains de ces films font même partie du programme ‘L’Enfance au cinéma’, qui est opération de l’éducation nationale visant à éduquer les enfants en matière de cinéma. Et puis il y a d’autres films comme bien évidemment la Petite Taupe de Zdeněk Miller qui sont extrêmement populaires en France ou encore ‘Pat et Mat’ qui sera distribué dans les salles à l’automne prochain. Nous sommes très heureux que cet intérêt dure, mais nous espérons aussi que l’intérêt pour les jeunes créateurs d’aujourd’hui sera aussi grand que pour les géants du passé ou même d’aujourd’hui, puisqu’il faut ici citer Jiří Barta dont le film ‘Drôle de grenier’ est sorti en salles et sera bientôt distribué en DVD par la société Malavida qui fait beaucoup pour le cinéma tchèque en général. »

Pour ce qui est de la distribution en DVD, quel est le travail à effectuer pour la traduction de ces films et leur sous-titrage ?

« Dans la majorité des cas, c’est le Centre tchèque qui assure le sous-titrage et surtout conseille au niveau de la sélection des films présentés en DVD. »

Jiří Barta,  'Drôle de grenier'
La Rochelle a mis les petits plats dans les grands, puisque pas moins de trente-et-un films tchèques figurent à son programme, Jiří Barta était un des invités d’honneur du festival et une table ronde a été organisée en sa présence et la vôtre. Quels ont été les sujets abordés à cette occasion ?

« Les sujets traités étaient un peu ceux de votre question, à savoir que nous avons essayé de trouver les raisons pour lesquelles l’intérêt pour le cinéma tchèque d’animation est toujours aussi vivant en France. Nous avons évoqué également l’actualité du cinéma, mais aussi le passé et la restauration des films puisque Michal Bregant de la Cinémathèque tchèque était lui aussi présent à cette table ronde qui a suscité un grand intérêt avec au moins 150 personnes dans la salle. »

Dans la trentaine de films projetés à La Rochelle, on retrouve tous les grands noms du cinéma d’animation tchèque. Mais que dire du film d’animation tchèque contemporain ? Quelle est actuellement sa situation ?

Břetislav Pojar,  Miroslav Štěpánek,  'Monsieur et monsieur',  photo: Krátký film Praha,  a.s
« La situation n’est peut-être pas aussi brillante que par le passé, puisque les conditions de la production ont profondément changé. Aujourd’hui, les animateurs se consacrent surtout à l’animation en 3D, ce qui fait que ça se rapproche plutôt de l’animation commerciale à des fins de publicité, etc. Il y a beaucoup moins de films de création, notamment de longs-métrages. A titre d’exemple, nous pouvons évoquer ici les problèmes de Jiří Barta pour trouver le financement de son grand projet qu’est Golem. C’est une preuve évidente du genre de problèmes auxquels les cinéastes sont confrontés actuellement. »