Le cœur des jeunes Tchèques bat à droite
Les résultats des « élections étudiantes » organisées fin avril et auxquelles près de 20 000 étudiants de 135 lycées, écoles professionnelles et centres d’apprentissage de tout le pays ont participé ont été annoncés ce vendredi.
Les jeunes Tchèques sympathisent avec la droite ; c’est du moins ce que semblent révéler de façon on ne peut plus univoque les résultats des élections organisées par l’association à but non lucratif Peole in need (Člověk v tísni) dans une partie des écoles du pays et lors desquelles les étudiants ont pu exprimer pour la première fois leur position politique. Ont voté aussi bien les jeunes âgés de moins de 18 ans et qui ne peuvent donc pas encore se rendre aux urnes, que ceux – ils seraient au total près de 400 000 cette année - qui auront l’occasion de vivre leur première vraie expérience électorale dans quinze jours. C’est le parti TOP 09, créé à l’automne dernier par l’ex-chef de la diplomatie Karel Schwarzenberg, qui est arrivé en tête du top ten établi par les étudiants et les apprentis de 15 à 19 ans, devant une autre formation de droite, la principale du pays, le Parti civique démocrate (ODS). Derrière ce duo on retrouve une autre nouvelle formation politique, Les affaires publiques (Věci veřejné), suivie avec plus de 7% des voix chacun du Parti pirate et du Parti ouvrier s.s., d’extrême-droite. Les Verts et les sociaux-démocrates ne semblent avoir d’attrait que pour près de 5% des étudiants concernés.
Même si la victoire de la droite était prévisible, les résultats de ce test électoral ont de quoi surprendre les experts. Jana Hermanová, du centre de recherche SC&C :
« Je constate avec joie que le taux de participation à ces élections a été de près de 50%, ce qui est un chiffre tout à fait satisfaisant. Comme il est cette année « in » d’aller voter, on peut supposer que les jeunes de 18 ans le feront en grand nombre. On s’aperçoit également que les nouveaux partis sont populaires, mais ce qui me surprend le plus, c’est le faible score atteint chez les jeunes par les Verts. » Plus alarmant que surprenant est en outre le bon résultat réalisé par la droite radicale, représentée par le Parti ouvrier de justice sociale (DSSS), successeur du Parti ouvrier qui a été récemment aboli. Une nouvelle preuve, selon les experts, de la radicalisation des étudiants du cycle secondaire, de plus en plus enclins à prêter une oreille attentive au discours des radicaux et des néonazis.Le timing de ces « élections étudiantes » a été dénoncé par certains politiciens, notamment des rangs du Parti social-démocrate (CSSD).