Les partis de droite au stade des fiançailles
Les émotions liées aux élections législatives qui se sont déroulées en République tchèque les 28 et 29 mai et qui ont secoué l’échiquier politique tchèque cèdent désormais la place à la réalité sobre des négociations postélectorales.
La République tchèque sera-t-elle gouvernée par un cabinet de coalition des trois partis de droite, l’ODS (Parti civique démocrate), TOP 09 et les Affaires publiques (VV), ou bien par une coalition des deux premiers avec le soutien du troisième ? La question demeure ouverte après les pourparlers du président de la République Vaclav Klaus avec les chefs des cinq partis qui seront représentés au Parlement. Ceci dans une situation où le vainqueur des élections, le CSSD (Parti social-démocrate), avec cependant un potentiel de coalition très modeste voire nul, demeure toujours en jeu. Les leaders des trois partis en question ont également ouvert des négociations mutuelles. Petr Nečas, chef de file de l’ODS, a formulé les priorités immédiates qui font leur unanimité :
« Réduire le nombre de fonctionnaires à la Chambre des députés, diminuer les salaires des hauts fonctionnaires, imposer leurs indemnités, réduire l’immunité des députés et des sénateurs. »
Les médias de ce mardi observent qu’en dépit de l’harmonie affichée, des divergences semblent apparaître entre ces trois partis en lice, concernant tant certaines questions de programme que la question de la distribution des fonctions ministérielles. C’est le poste du prochain ministre des Finances, sollicité à la fois par le numéro deux de TOP 09 Miroslav Kalousek que par l’ODS, qui risque d’être au cœur d’âpres discussions entre ces deux partis. Ceux-ci trouvent en revanche un fort point en commun : une réticence prudente à l’égard des Affaires publiques, formation caractérisée en général comme « peu lisible » et au sujet de laquelle le quotidien Lidové noviny a écrit : « C’est la première fois qu’un parti possédant des liens très étroits avec les milieux influents du business pénètre au Parlement. » En attendant la première session de la Chambre des députés qui compte au total 200 députés, le vendredi 11 juin, rappelons qu’elle aura en son sein 114 nouvelles têtes. C’est le fruit de l’initiative appelée « la Défenestration », lancée quelques semaines avant la tenue des élections et invitant les électeurs à éliminer les « anciens », au moyen du vote préférentiel. Beaucoup d’électeurs y ont prêté l’oreille et ont saisi l’occasion d’y caser quatre candidats, figurant en dernières positions sur la liste de tel ou tel parti. Du jamais vu, aussi, en ce qui concerne la représentation des femmes : elles sont désormais 44 à s’être infiltrées dans un milieu réservé en Tchéquie fort majoritairement aux hommes.