Le congrès de l'ODS entre le verbe et l'action

Le congrès de l'ODS

Ce week-end aura été marqué en Tchéquie par le congrès de la plus grande formation politique de droite, le Parti civique démocrate (ODS). D'aucuns ont vu dans ce congrès le coup d'envoi, pour ce parti, de la campagne électorale. Les détails avec Omar Mounir.

De toute sa carrière politique, jamais Vaclav Klaus, président de l'ODS et actuel président de la Chambre des députés, ne s'est montré aussi critique à l'égard de toutes les instances du parti. Tout le monde en a pris pour son grade : les députés, les sénateurs et même le gratin de la direction. Comme de coutume, Vaclav Klaus, fondateur du parti en 1991 et père spirituel, aura été le seul candidat, et s'est fait plébisciter avec pas moins de 91% des délégués.

Peu avant le scrutin, il a déclaré que le parti doit absolument l'emporter lors des législatives attendues dans six mois, et que, si d'aventure il en est autrement, il en tirera, personnellement, "les conséquences qui s'imposent". Il n'a pas dit s'il démissionnerait, mais il a donné rendez-vous aux militants en juin, après les élections, où il préciserait son propos. Voici pour le discours.

Coté changement de personnes, sur les quatre vice-présidents du parti, on note la réélection de Ivan Langer et Petr Necas, à côté de deux nouveaux-venus : Jan Zahradil et Miroslav Benes, en remplacement de Libuse Benesova et Miroslav Macek qui n'exerce plus depuis septembre. Jan Zahradil, qui n'écarte pas la possibilité où la Tchéquie n'entrerait pas à l'Union européenne, est connu par son opposition systématique à la politique du président Vaclav Havel, lit-on dans le quotidien Hospodarske noviny.

Côté exercice du pouvoir, la préférence du congrès est allée à la formation d'un gouvernement exclusivement ODS. Mais si les urnes en décidaient autrement, une coalition pourrait être envisagée avec les chrétiens-démocrates et l'Union de la liberté, nullement avec les autres partis de la coalition des quatre. Le congrès écarte, tout au moins pour le moment, la formation d'un gouvernement avec la social-démocratie, et donc la réédition du contrat d'opposition.

Le congrès, tout en constatant qu'il n'y a pas d'alternative à l'Union européenne, a déclaré par la bouche de son président : "Si, au moment de l'admission à l'Union, l'ODS participe au gouvernement, les citoyens ne regretteront pas leur choix. Klaus promet la fin de ce qu'il a appelé "la campagne de criminalisation que mène l'actuel gouvernement contre les entrepreneurs et l'entreprise", mais aussi "la fin de la très généreuse politique sociale actuelle."

Auteur: Omar Mounir
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