Le conte de fées de Martina Sablikova

Martina Sablikova, photo: CTK

Après deux titres de championne du monde sur 3000 et 5000 mètres, cinq records du monde battus, un titre de championne d'Europe du combiné et trois victoires en Coupe du monde, ce sont des vacances bien méritées que peut s'offrir la patineuse de vitesse Martina Sablikova, la nouvelle petite reine des sports d'hiver tchèques, à l'issue d'une saison dorée.

Martina Sablikova,  photo: CTK
Il y a un an à peine, Martina Sablikova était encore totalement inconnue ou presque du grand public tchèque. Celui-ci l'avait finalement découverte un soir de février lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Turin, Sablikova étant alors devenue la première femme à porter le drapeau en tête de la délégation tchèque pour les Jeux d'hiver. Mais surtout, à tout juste 18 ans, la jeune femme originaire de Zdar nad Sazavou, une petite ville du Plateau tchéco-morave, avait déjà séduit et ému les téléspectateurs tchèques en fondant en larmes à l'issue de sa malheureuse quatrième place sur 5000 m qui ne lui offrait que la médaille que les Tchèques appellent « bramborova », soit « la médaille de pomme de terre ».

Martina Sablikova,  photo: CTK
Depuis, en l'espace d'un an, sans rien perdre de son enthousiasme naturel et de sa modestie, Martina Sablikova a pris de l'assurance, collectionné les victoires et pulvérisé les records. Le dernier en date a été réalisé à Calgary, au Canada, la semaine dernière, où, en 13'48'', elle est devenue la première femme à descendre sous les 14 minutes sur 10 000 mètres. Pendant les trois derniers mois, la jeune Tchèque a même semblé imbattable sur les longues distances, et plus particulièrement sur 5000 m. C'est donc une moisson d'or qu'a réalisée Sablikova, à laquelle elle ne s'attendait d'ailleurs pas vraiment comme elle l'avoue elle-même. Mais la double championne du monde voit déjà plus loin :

« Bien sûr, cela a été une saison très réussie. Mais je sais que dès la saison prochaine, il va falloir confirmer ces résultats. Je n'oublie pas que le plus important, l'objectif principal, restent les Jeux olympiques de Vancouver en 2010. Même si c'est encore un peu loin, c'est à ce moment-là qu'il me faudra remporter les médailles. Pour cela, je compte sur mon entraîneur pour qu'il me prépare le meilleur plan d'entraînement possible. Mais pour l'année prochaine, déjà, je souhaite aussi beaucoup de succès aux autres membres de notre équipe. »

Martina Sablikova et son entraîneur Petr Novak,  photo: CTK
En attendant les Jeux de Vancouver, l'entraîneur de Martina Sablikova, Petr Novak, envisage de faire participer sa protégée aux épreuves de cyclisme des Jeux d'été de Pékin en 2008. Une éventualité que confirme Sablikova :

« L'entraîneur réfléchit à l'idée de me faire participer à des courses cet été ou l'été prochain. Mais rien n'a encore été décidé. Je n'ai rien contre, j'apprécie l'effort sur le vélo. Et puis si cela ne va pas, ce n'est pas grave, tout le monde sait que je suis d'abord une patineuse de vitesse et non pas une cycliste. Mais si nous choisissions de concourir, je pense que le contre-la-montre sur route est l'épreuve qui me conviendrait le mieux, rouler en peloton est à mon goût un peu dangereux. »

Une éventualité d'autant plus plausible que Sablikova parcourt une centaine de kilomètres à vélo par jour en période de préparation. Par ailleurs, d'autres patineuses de vitesse ont déjà pris part avec succès à des épreuves olympiques de cyclisme, les deux disciplines sollicitant les mêmes groupes de muscles. L'exemple le plus récent est celui de la Canadienne Clara Hughes, qui, avant de devenir championne olympique à Turin sur 5000 m, avait décroché deux médailles de bronze dans les épreuves de course sur route et du contre-la-montre individuel aux Jeux d'été d'Atlanta en 1996.